Lot n° 205

GLATIGNY (Albert). L’Illustre Brizacier. Drame en un acte. Paris, Alphonse Lemerre, 1873. Plaquette in-12, demi-maroquin rouge, dos à nerfs portant le titre doré, chiffre doré en queue, tête dorée, non rognée (Reliure de l’époque).

Estimation : 1 500 - 2 000 €
Adjudication : 1 880 €
Description
Édition originale.

Le titre de ce drame a été inspiré à l’auteur par la lecture des Filles du Feu de Nerval. Glatigny en corrigeait les épreuves lorsqu’il décéda le 16 avril 1873, âgé seulement de 34 ans. Selon Anatole France, la pièce fut représentée après sa mort dans une petite salle introuvable du faubourg Saint-Honoré.

► PRÉCIEUX EXEMPLAIRE D’ÉPREUVES COMPORTANT QUELQUES CORRECTIONS AUTOGRAPHES DE L’AUTEUR AU CRAYON ET À LA PLUME.

► IL A APPARTENU À
• JULES CLARETIE (1840-1913), académicien et administrateur de la Comédie-Française, à qui fut dédiée la pièce.
Celui-ci l’a fait relier à son chiffre et y a monté en tête 2 L.A.S. DE GLATIGNY ÉCRITES QUELQUES TEMPS AVANT SA MORT (2 pages in-12 chacune).

Ces deux lettres sont particulièrement émouvantes.

Dans la première, datée du 15 mars 1873, Glatigny, in articulo mortis, écrit à son ami : Je viens de passer deux semaines horribles. Arrivée à ce point là la souffrance n’a plus de nom. Enfin je me suis mis entre les mains du Docteur Sée.
C’est la tentative suprême. Je vous envoie tout de suite les épreuves de mon Brizacier, dans la crainte que vous ne le receviez à l’état de livre posthume. Cela n’arrivera peut-être pas, mais la mort ne serait pas un mal si je devais continuer à souffrir comme je souffre depuis quatre ans [...].

Dans la seconde, datée du 11 avril 1873, tout aussi poignante, Glatigny revient notamment sur son parcours littéraire : [...] vous dites vrai en parlant de mon amour pour la Muse. Je l’ai aimée et je l’aime toujours ardemment [...] j’aurais fait loyalement et sans hypocrisie mon devoir d’artiste et cela me suffit. Si j’avais besoin d’en être récompensé, je le serais d’ailleurs, et au delà, par les amitiés vives empressées autour de moi. Si j’ai souffert mille tortures physiques depuis quatre ans, j’ai amassé un trésor de joie. Jamais je n’ai vu la vie aussi en rose [...].

─ On a joint
• une lettre signée de Victor Garien annonçant le décès de sa sœur Emma Dennie, épouse d’Albert Glatigny, dans la nuit du 24 février 1874 (2 pages in-16).

Petits frottements à la reliure.
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