Lot n° 800

CHIRAC PIERRE (1650-1732) MÉDECIN. L.A., Montpellier 3 mars 1695, [à Michel BÉGON] ; 3 pages in-4 (infime trou de ver).

Estimation : 1 000 - 1 500 €
Adjudication : Invendu
Description
► Très rare et curieuse lettre médicale du Premier Médecin de Louis XV et surintendant du Jardin des Plantes.

Il est fort aise que le monstre soit tombé entre les mains de Bégon, et il demande des précisions sur l’intérieur du corps d’après l’autopsie.
« Quoyque le nombre de pareilles observations soit assés grand, cependant ceux qui les ont faittes se sont presque tous contentés de decrire les monstres par raport a leur figure extraordinaire et peu se sont attachés a decrire exactement leur interieur et surtout la disposition des gros vaisseaux qui est sans difficulté la plus importante observation qu’on doive faire dans ces cas pour eclairer la matiere des monstres qui a esté fort mal traitée jusques icy. A propos de monstres je vous diray par retour qu’un de nos Thresoriers de France qui est fort velu se frotant ces jours passés le bras pendant la nuit il l’apperceut tout en feu cella le surprit beaucoup et il m’envoya le lendemain prier de le venir voir croyant d’être fort mal. Je vouleus par curiosité avant de luy rien dire scavoir au vray la chose je fis fermer les fenetres luy fis frotter le bras dans son lit et s’apperceut d’une lueur semblable a celle du phosphore d’Angleterre. Apres quoy je le desabusé et le tirais de la peine ou il étoit luy faisant entendre que c’etoit un effet tres naturel et qui n’étoit pas plus a craindre pour luy que l’etoient les etincelles qui sortoient des chats lors qu’on leur frottoit l’epine dans l’obscurité. […] Je crois qu’il y a bien des gens a qui pareille chose arriveroit s’ils prenoient soin de s’examiner la dessus ». Cela lui rappelle un passage de Virgile « ou il parle de certaine flamme qui pareut sur la tete du jeune Ascanius », ainsi que des pages de Tite-Live et autres historiens « ou il est fait mention de certains feux folets qu’on avoit veu sur la tete de certains heros et qu’on avoit traité de fable jusques icy. Cette observation peut justifier la verité de ces faits »…

─ On joint :
• une L.A.S. de Pierre RAINSSANT (1640-1689) à Michel Bégon, expliquant l’emploi de soie de perles pour soigner les oreilles (4 pages in-4).
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