Lot n° 816

EINSTEIN ALBERT (1879-1955). L.A.S. « Papa », [Princeton 11 April 1937], à sa belle-fille Frieda EINSTEIN (« Liebe Friedi ! ») à Zürich-Wollishofen (Suisse) ; 1 page et quart in-4, enveloppe (gribouillée au crayon orange par un enfant) ; en...

Estimation : 5 000 - 6 000 €
Adjudication : 7 150 €
Description
allemand.

♦ Lettre familiale, pour aider son fils Hans Albert à émigrer aux États-Unis.

Albert ne doit absolument pas voyager avec la Bernstein-Linie ; c’est une ligne allemande et l’argent va là-bas. Cela ferait aussitôt un scandale si une chose pareille venait à se savoir
(« das ist eine deutsche Linie und das Geld kommt dorthin. Es wäre geradezu ein Skandal, wenn so etwas hier bekannt würde »).
Malheureusement il ne peut pas inviter Frieda à venir elle aussi le rejoindre ; après toutes les difficultés rencontrées, il a besoin de calme. Il doit se réjouir de pouvoir encore travailler avec succès
(« Ich habe nach all den schweren Erlebnissen unbedingt Ruhe nötig und muss froh sein, wenn ich überhaupt noch mit Erfolg arbeiten kann »).
Il a aussi été très malade… C’est donc mieux si Albert venait seul prochainement. Ce n’est pas facile du tout de trouver une place, comme il l’a appris par des parents et amis. Il se doutait qu’Albert ne trouverait pas quelque chose de sitôt. Mais c’est bien qu’il puisse venir malgré tout pour nouer des relations ; peut-être qu’il en sortira quelque chose plus tard. Il faut le tenter de toute façon, car l’avenir de la Suisse semble assez problématique
(« Versuchen soll man es jedenfalls, weil die Zukunft der Schweiz ziemlich problematisch erscheint »).
Il précise que les salaires sont assez mauvais, pas du tout comme on se représente l’Amérique outre-Atlantique
(« Besonders ist auch zu bemerken, dass die Bezahlungen im Ganzen recht schlecht sind hiert, gar nicht so, wie man sich drüben Amerika vostellt »).

Il suggère qu’Albert réserve son billet rapidement pour s’assurer une place en classe touriste, moins chère ; les gens qui rentrent en Amérique peuplent massivement les bateaux en automne…
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