Lot n° 208

Charles DUVEYRIER (1803-1866) écrivain et saint-simonien. 4 L.A.S., Paris ou Passy 1851-1860, à François Barthélemy Arlès-Dufour ; 13 pages in-4 ou in-8, une adresse.. Belle correspondance de Saint-Simoniens. 2 avril 1851. Expression...

Estimation : 250 / 300
Adjudication : 282 €
Description
d’horreur et de sympathie à la nouvelle de l’incendie dont son ami fut victime. « Vous vous rappelez néanmoins que pour vous les coups du sort ne sont que des préfaces désagréables à de beaux livres. Espoir, mon brave ami ! »… 26 avril 1851. Il sort ému de chez le maître : la lettre d’Arlès lui a fait comprendre l’étendue du danger auquel il a miraculeusement échappé. « Votre lettre est une belle page des nouveaux actes des apôtres et je sens toute la délicatesse, toute la raison et la bonté de l’exhortation qu’elle a provoquée. En vous rappelant au calme, cependant, notre ami n’a pas voulu éteindre la flamme morale que l’incendie du port St Clair a allumée en vous. Il sait votre cœur très incandescent. Il n’a pas voulu qu’il eût le sort de vos magasins ; voilà tout »… La parole « compromettante » d’Arlès lui donne la réputation d’excentricité, mais ses actes sont toujours marqués au coin du bon sens commercial. Duveyrier a toujours trouvé dans son contact « une droiture d’instinct et une puissance moralisante énormes ; ce qui fait qu’au nombre des sentiments dont mon cœur est plein à votre endroit, la reconnaissance, une reconnaissance religieuse et fraternelle occupe une certaine place »… Après avoir résumé son travail actuel pour le théâtre (accord avec Scribe pour un grand opéra, sujets, avancement de deux pièces, etc.), il conclut par une anecdote, afin de rassurer son ami quant à toute accusation d’ambition : « Craignez qu’on vous accuse d’excentricité, de folie ! »… 5 décembre 1855. Il espère que le Père [Enfantin] et Chabrière finiront par se rencontrer… 25 décembre 1860. Il a conté à l’excellent pasteur leurs affaires de secours mutuels et d’Encyclopédie ; « Michel [Chevalier] va suivre auprès de Persigny l’autorisation et il se met assez gaillardement à l’Encyclopédie. J’y travaille fort de mon côté […] Isaac [Pereire] nous réunit tous à dîner : Émile, Michel, Enfantin, Fournel, Barrault, Gide »… Puis il lui parle de l’affaire du rachat de Venise : « J’ai tout lieu de croire que si l’on parvient à trouver une combinaison qui offre avec l’indemnité argent, une compensation territoriale, l’Autriche se décidera. Mais les États secondaires sont des clampins. Ils avaient là une fameuse occasion de se consolider et de contribuer à rendre plus solide et plus durable l’état nouveau de paix »…
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