Lot n° 297

[VOLTAIRE]. L.A.S. par Chappu (ou Chappuz), Gex 29 septembre [1766 ?] ; 4 pages in-4.. Très intéressante lettre, témoignage d’une grande soirée chez Voltaire à Ferney. . Chappu (ami des Amelot de Dijon) fait en Suisse un voyage...

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 832 €
Description
agréable, assistant à des fêtes continuelles, notamment celle organisée par la République de Genève, qu’il raconte en détails. Avec ses amis Amelot, il assiste à de belles cérémonies, et de somptueux repas, où il découvre notamment des poissons aussi étonnants que délicieux, comme la truite saumonée et l’omble chevalier… Enfin, ils ont été invités à souper chez M. de Voltaire au château de Ferney. La soirée a commencé par la représentation d’une comédie, avec une centaine d’invités : « Mr de Voltaire, quoiqu’avec un air cassé, est fort honette et bien spirituel, il fut fort gai – je n’ai jamais vu une si brillante compagnie, il y avoit un prince russe avec son épouse parente de l’impératrice couverte de pierreries », des princes russes, allemands, italiens, « et des premiers seigneurs de France. Voltaire a dans ce château de Ferney une cour bien plus flatteuse que celle des souverains qu’il ne doit qu’à ses talens ; je voulus savoir comment il s’en tireroit pour le souper. Il y eut trois tables soixante quatre couverts tous en vaisselle platte ». Un jésuite auquel il confia sa surprise du grand train de cette maison lui expliqua que M. de Voltaire avait près de 200.000 livres de rente, et qu’il devait cette fortune au maréchal de Saxe. La maison est très belle mais trop petite pour cette grande compagnie : « mon jésuite me disoit qu’il y voyoit passer toute l’Europe en revue […], il donne des emplacemens à tous ceux qui veulent s’établir à côté de chez lui, il fait même des avances pour bâtir. Il a deux nièces mariées chez lui plus la petite fille du grand Corneille qu’il a mariée avec un capitaine des dragons fort riche, il y a un ingénieur et sa femme, tout cela compose ses acteurs, un fameux Cramer libraire de Genève homme d’esprit avec quelques seigneurs voisins. Il n’a que quatre lits à donner chez lui, les chevaux et les domestiques sont à l’auberge, son cabinet de compagnie est pour ainsi dire tapissé de belles peintures ; on donna un petit feu d’artifice après le souper ; chacun se retira »…
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