Lot n° 690

Joseph REINACH (1856-1921) homme politique et journaliste. 15 L.A.S., Paris et Marienbad [1897-1911 et s.d.], à Gaston Calmette, au Figaro ; 30 pages in-8 ou in-12, qqs en-têtes Chambre des Députés, plusieurs adresses et enveloppes.. Très...

Estimation : 1 200 / 1 500
Adjudication : 2 560 €
Description
intéressante correspondance sur l’Affaire Dreyfus.. Lundi [29 novembre 1897]. Faisant allusion à « l’admirable manœuvre du plateau de Gratzen » de Napoléon à Austerlitz : « Vous avez occupé le plateau de Gratzen ce matin [en publiant le fac-similé d’une lettre d’Esterhazy]. Il faut maintenant tirer à boulets rouges sur les étangs glacés », et publier le triple fac-similé Dreyfus-Bordereau-Esterhazy : « vous achèverez ainsi la victoire. Il ne suffit pas qu’Esterhazy soit chassé de l’armée comme indigne. Cette cote mal taillée – Esterhazy chassé, Dreyfus classé – n’achèverait pas l’affaire qui reprendrait, plus violente et plus triste que jamais. Votre publication du fac-similé démontrera la culpabilité d’Esterhazy dont vos publications d’hier et de ce matin ont démontré l’indignité »… Et il faut « exiger que l’on crève le prétendu dossier secret Dreyfus où il n’y a rien ! »… Mardi [29 décembre 1897]. Les renseignements du Courrier et du Petit Journal sont « de simples inventions. Les Rapports des Experts n’ont point encore été déposés. Il n’est pas question de non-lieu »… [11 janvier 1898]. « La décision du Conseil de guerre prononçant le huis-clos pour toute la déposition du coll Picquart, dont on ignorera ainsi la réponse à l’abominable rapport de Ravary, et pour toutes les expertises est grosse des plus redoutables événements. Vous aurez certainement le moyen d’arrêter toute attaque inconsidérée contre Picquart ; ne laissez pas le Figaro participer à l’infâme campagne qui est organisée contre cet admirable soldat. […] L’acte d’accusation contre Dreyfus est dépassé de cent coudées […] Labori et Demange vous enverront la sténographie de leurs discours qu’ils vous prient de reproduire in extenso »… 19 mars. Droit de réponse après des allégations de Maurice Barrès : « J’engage M. Barrès à demander à M. le général Billot à quelle date ces démarches ont été faites auprès de lui. Il apprendra de lui qu’elles ont eu lieu à la fin de l’année 1896, c’est-à-dire après que le colonel Picquart, qui venait de révéler au général Billot la trahison d’Esterhazy, eut quitté le ministère de la Guerre et remis la direction du Service des Renseignements au colonel Henry »… [Juillet 1899], au sujet du soutien du prince de Monaco à Mme Dreyfus… Marienbad vendredi [22 septembre]. Vive protestation contre la publication dans Le Figaro des lettres de Scheurer-Kestner à lui adressées, sans son nom : « le procédé est plus que blessant »… 28 septembre, s’excusant pour son mouvement d’humeur ; il recommande de faire traduire pour Le Figaro la lettre de Björnson à Dreyfus… « Il y a, dans le cas de Galliffet, du snobisme et du gâtisme. Je veux croire qu’il ne pense pas à nommer Boisdeffre. Ce serait un horrible désastre ». Il demande à Galliffet « d’attendre mon retour pour que je lui dise toute l’horrible vérité que je ne puis pas confier au papier, mais que Waldeck connaît comme moi »… Dimanche [3 juin 1900]. Tous les journaux, même Le Gaulois, ont donné le texte de son démenti au président du Sénat : « n’ayant pas été à Rennes pendant le procès Dreyfus, je ne suis pas l’auteur de la dépêche d’Ems »… Dimanche [26 avril 1903]. Le Figaro l’a beaucoup peiné : « vous publiez l’éloge de Drumont ; vos amis sont attristés » ; il prie Calmette d’insérer sa lettre à Ferlet de Bourbonne : « Comme journaliste qui a le devoir de renseigner ses lecteurs, vous le devez. Mais je fais surtout appel à l’ami, au Dreyfusard, au révisionniste d’hier. Cette lettre, c’est la révision, la Justice enfin triomphante »… Vendredi [3 novembre 1911], à Pierre Dauze : « dans mon histoire de l’affaire Dreyfus, j’ai montré qu’Henry savait, […] Dame savait qu’Henry était l’informateur d’Esterhazy qui fut surtout un escroc. […] le faux ne suffit pas à expliquer le suicide d’Henry »… Ailleurs, il communique divers documents pour publication, dont le texte d’une lettre de d’Haussonville père à Gambetta, fait l’éloge de Jules Cornély, dément le bruit selon lequel il est le conseil de Mme de Trédern : « l’affaire Dreyfus suffisait à m’occuper »… Etc.. On joint une note d’époque sur les ascendants de Joseph Reinach ; et une L.A.S. de Ferdinand Brunetière (1897).
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