Lot n° 815

SADE Donatien-Alphonse-François, Marquis de (1740-1814) écrivain et libertin. L.A.S. « de Sade », [mai-juin 1795 ?, à son notaire Charles GAUFRIDY], et P.A.S. « Sade », 6 fructidor XIII (24 août 1805) ; 4 pages in-fol. (un peu...

Estimation : 1500 / 2000
Adjudication : 1 820 €
Description
salie) et 4 pages in-4 sur papier vert. Intéressant ensemble sur ses problèmes financiers.


À Charles Gaufridy, il fait part de son besoin urgent de « soixante mille francs, et pour payer des dettes urgentes, et pour un placement tres avantageux qui m’attend à Paris » ; c’est pourquoi il a mis en vente sa terre de Mazan. Le temps pressant, il expose trois opérations pour faire rentrer cet argent : •1° emprunter cette somme à 5 pour cent, sur un acte de 70 ou 80.000 francs « payable après ma mort et dont mon mas de Cabane reppondrait », à plusieurs prêteurs ;
•2° concéder une vente partielle, mais faite « très à la sourdine […] à cause de l’hypoteque general de Md de Sade qui heureusement n’est pas special sur Arles » ;
•3° une « vente totale ou une vente à vie ». Il développe les arguments en faveur de ces opérations : il a déjà trouvé un prêteur, le fermier Lombard, et un nommé Chassanis lui propose la vente à vie : cette solution lui conviendrait malgré l’opposition de M. Lion [son gérant à Arles] ; tout ceci devra se faire sans être ébruité. Sade envisage d’autres options et combinaisons et charge Gaufridy, à qui il renouvelle sa confiance, de s’occuper de ces possibles tractations. Il lui recommande le fils de « l’ancienne aubergiste du cheval blanc […] de mes amies depuis trente ans », qui pourrait l’aider dans ses opérations.

Le mémoire de 1805 est intitulé :
Dernieres propositions faites a ma famille, d’après l’acceptation desquelles je promets de signer sur le champ la transaction dont on ma envoye le plan… Il accepte, « pour la cession totale de mon bien » les cinq mille francs de pension pour lui et une rente de vingt mille francs à Mme QUESNET, au lieu des trente-cinq qui lui sont dus, avec un intérêt à cinq pour cent ; il consent à n’avoir que neuf mille francs pour ses « créanciers chirographiques » au lieu des quinze mille demandés. Il paiera M. de COULMIERS sur ses revenus fermiers. Il se réserve « le château de Saumane et ses dépendances, m’engageant à ne le jamais vendre, mais desirant que Md Quesnet puisse y finir ses jours si elle le veut ». Il se réserve aussi « de disposer a ma mort de 800 f de rente en faveur de l’individu quelconque qui soignera mes derniers instans ».
Il faut que ces rentes soient saisies en priorité sur les fermiers et « que l’on me regarde comme liquidé envers Md de Sade et ses enfans et ces clauses ainsi que l’acte seront signées de la mere et des trois enfans ». Sa rente lui sera payée « quelque soit mon sort, ma situation ou mon domicile ». En ce qui concerne Madame Quesnet, il propose de lui céder une terre de Beauce, dont les revenus lui permettraient de payer les créanciers et d’éviter ainsi les 5% d’intérêt sur sa rente. Il conclut :
« On doit voir que cet ultimatum est beaucoup plus modéré que celui de l’an passé »…
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