Description
Reliures maroquin noir à encadrements, plats de box rouge aux reflets nacrés avec le nom de l’auteur, titres mosaïqués en lettres dorées et dates en chiffres romains, encadrements d’un filet doré, dos lisses, doublures et gardes de papier gris bleu, tranches dorées sur témoins, couvertures et dos conservés.
Chemises à rabats avec dos transparent en rhodoïd.
Étuis bordés.
♦ Superbes reliures signées de Pierre-Lucien Martin, datées 1961.
Éditions originales.
Un des 35 premiers exemplaires sur Hollande Van Gelder.
Ceux ci un des 5 exemplaires hors commerce marqués E, D, D.
♦ Ensemble magnifique, parfaitement relié par P-L Martin.
─ Ensemble enrichi :
• D’une intéressante lettre autographe signée de Giono à Marcel Thiébaut écrivain et critique littéraire, directeur littéraire des éditions Calmann-Lévy et La Revue de Paris.
L.A.S. 10 janvier (19)52, 2 pages in-4 à l’encre noire sur papier jaune à propos du choléra, personnage à part entière du Hussard sur le toit :
[…] Merci de ce que vous me dites du Hussard, venant de vous ces éloges me sont très précieux. Tous les renseignements sur le choléra sont pris dans une abondante documentation de textes officiels. Il y a eu onze épidémies de 1830 à 1897. Celle dont je parle (en principe 1838 pour les besoins de la suite de l’histoire) a été effectivement telle que je la décris. Le village des Omergues a été en effet totalement détruit en 4 jours et les deux villages voisins de la vallée du Jabron détruits à 80%.Dans cette vallée et à Baréme (B.Alpes) la mortalité s’est élevée à 93% de la population totale soit 10898 morts sur11237 habitants !Mais la durée de l’épidémie a été moindre que celle que je laisse supposer. D’ailleurs, quand on eut établi les quarantaines, l’épidémie se localisa dans les quarantaines.
Le désordre social fut, à peu près, celui que j’ai essayé de décrire à part Baréme et la vallée du Jabron la mortalité dans la vallée de la Durance fut de 17% au dessus de la moyenne ; à Marseille de 32% et à Toulon 43% ; l’épidémie dura trois mois ½ .Il y eut à Marseille approximativement 40 à 45 personnes tuées par la population sous prétexte d’empoisonnement de fontaines, ou de marchandises, toutes ces victimes étaient des bourgeois. Donc, en réalité, l’épidémie fut extrêmement meurtrière, mais évidemment, j’en ai exagéré les proportions. A Manosque, la population se réfugia dans les collines. Mais il y eut plus de peur que de mal, si on n’oublie pas que la peur tuait plus sûrement que le choléra. Je vous donnerai Le Gouverneur, en mai, juin. C’est le récit […] de la passion du commandement […]
→ Ce roman annoncé sous ce titre dans La revue de Paris, au début de 1952, n’y parut jamais.
• D’un brouillon autographe du chapitre VII du Hussard sur le toit (Angelo et la nonne).
2 pages petit in-4 (220 mm x 170 mm), à l’encre et au crayon, sur feuillet de papier quadrillé d’un cahier.
Notes, variantes, essais de phrases et répliques.
• D’un rare brouillon autographe du Hussard sur le Toit, annoté Brouillon du Hussard sur le toit Jean Giono
Manosque 20 mars 1951.
1/2 page in-4 signée écrite à l’encre noire sur papier filigrané (ratures, ajouts et repentirs).
[…] Je surveillerai mieux ma marmite; elle vaut plus cher que la poule. Angelo retourna au campement sous l’yeuse il trouva la jeune femme debout et qui avait fait toilette .Elle s’était peignée et au lieu de refaire son chignon, elle avait tiré ses cheveux. Cette coiffure lui donnait l’air d’une petite fille. Son visage avait maintenant la forme parfaite d’un fer de lance […]
A la sortie de la guerre, délaissant essais et théâtre, Giono suit sa voie primordiale, le roman, en se centrant non sur la nature, mais sur les hommes, surtout sur les caractères d’exception. Ce sera le cycle « du hussard », placé sous le signe de l’Arioste, de Stendhal et de Mozart.
Ces trois volets du cycle du hussard portent la figure romanesque d’Angelo Pardi qui, au terme de son épopée en Provence, sera dans le Bonheur fou projeté dans les révolutions qui ébranlent le Piémont et la Lombardie occupés par les Autrichiens. Angelo est le dernier chantre d’un idéal de pureté, véritable héros stendhalien et aristocrate épris de liberté.
Conforme à son idée maîtresse, le relieur d’art Pierre-Lucien Martin a recherché ici, en associant le rouge et le noir, à introduire un trait d’union entre le texte et la reliure, pour évoquer Stendhal.