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Lot n° 147

GIONO (Jean). L.A.S. à Louis Brun (Directeur littéraire de Grasset). 1 page in-4 à l’encre bleue sur papier. Mouillures n’empêchant pas une bonne lecture du texte. 6 Mai (19)29.

Estimation : 300 - 400 €
Description
[…] Reçu en communication votre deuxième lettre […]
Merci, mais ce n’est plus nécessaire, c’est complètement effacé, et par vos preuves, et par votre amitié […] C’est loin, bien loin, on n’y pense plus, n’y pensez plus (Il est ici question du double contrat.) Quand vous aurez lu, dans Europe, ou par Guéhenno les premiers extraits de « Le vent de printemps ». (Regain) vous me direz si ça vous plaît .N’aurais je pas le plaisir de vous voir cet été à Manosque? Dites oui ! C’est vite fait un
saut jusqu’au soleil ! […] Il accuse réception de trois chèques.

Louis Brun : passionnante personnalité. Il est la véritable éminence grise des éditions Grasset dont Pierre Assouline en a dressé le portrait : « Les éditions Grasset, c’est encore et toujours Bernard Grasset et dans son ombre, Louis Brun, son âme damnée, son négatif. Rondouillard et rougeoyant, ce toulousain protestant
est en réalité, l’homme qui fait tourner la maison […].
C’est lui qui éteint les incendies allumés par son patron, lui qui tient aux auteurs le langage du compromis quand l’éditeur les brutalise. »
Louis Brun, mari infidéle, sera abattu le 20 avril 1939 de deux coups de révolver par son épouse, dans leur maison du Var. Acquittée par la Cour d’assise en mai 1942, elle met en vente aux enchères la riche bibliothèque et les nombreuses lettres d’écrivains reçues par son mari, dont celles de Giono.
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