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Lot n° 162

GIONO (Jean). L.A.S. à Louis-Daniel Hirsch. 2 pages in-4 à l’encre noire sur papier filigrané (Navarre), timbre de la collection Jean Carrière au verso.

Estimation : 700 - 800 €
Description
─ Manosque. 20.6.(19)32
[…] Tout ça est supérieurement arrangé et je suis bien content de cette solution. Je vais donc vous demander de choisir tout de suite, vous le premier ce que vous voulez pour Marianne. (Il s’agit d’un passage de
Jean le Bleu) Vous pouvez en outre me rendre un grand service: c’est de faire choisir Paulhan (pour la Revue Commerce) et Guéhénno (pour la Revue Europe). Après ça, retournez moi je vous prie ce qui reste pour que je puisse contenter les revues qui m’ont demandé des textes et que je tenais en haleine jusqu’à votre réponse .Ce qui m’arrangerait encore c’est si vous pouviez me faire payer la moitié des droits de Marianne […] Je travaille dare dare au roman pour vous. Il s’appellera Le Chant du Monde il sera plus gros que Le Grand Troupeau (environ de 350 à 400 pages) et il est pour moi plus important que tout ce que j’ai écrit. Il se passe à Tréminis, ou plus exactement en un Tréminis que je fais. Mais il y a mon vieux copain le Mont-Ferrand. Si
vous y venez, j’irai vous y tenir compagnie pour revoir ma montagne au printemps et je vous y porterai Solitude de la Pitié , ce livre s’est augmenté de mes derniers articles parus et à paraitre à l’Intransigeant […]
Tout mon travail d’un an ne m’a encore rien rapporté et je suis un peu à sec […] Il ne peut pas faire un voyage à Paris pour rencontrer Michel Saint Denis […] Je suis dans un état admirable pour travailler; malheureux comme les pierres, emprisonné au Paraïs, des orages tous les jours, un livre qui me tient au corps comme un banc de sangsues (il y a déjà plus de 200 pages écrites du Chant du Monde ) […]

Très intéressante lettre sur son état d’esprit et son travail en cours.

Jean Giono Lettres à la NRF, Gallimard, 2015.
Marianne, hebdomadaire d’actualité, de gauche pacifiste, lancé par Gallimard le 26 octobre 1932, sous la direction d’Emmanuel Berl.
A l’époque les hebdomadaires payaient grassement les auteurs et débauchaient ainsi les romanciers des maisons d’édition.
Marianne a été crée pour défendre le patrimoine littéraire de la NRF.
Voir lettre à Lucien Jacques, vers le 20 juin 1932 (Cahiers Giono, tome 3, p 85, NRF)
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