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Lot n° 200

SAINT-POL ROUX (1861-1940). Poète et écrivain symboliste. L.A.S.à Jean Giono, Camaret 1935, 2 pages in-4 à l’encre noire sur papier filigrané (Dualis Paris).

Estimation : 500 - 800 €
Description
«Manoir de Coecilian, 27 mai 1935.
Cher grand ami, bien reçu votre nouvelle œuvre (Que ma joie demeure) qui doit être assurément encore une éclatante réalisation. Mes yeux éprouvés ne me permettent pas de lire ces semaines ci, mais, n’ayez crainte, je l’aurai lu bien avant votre très espérée venue au manoir en compagnie de l’excellent Denoël […] Il a écrit un poème en prose consacré à Giono et sur dans le Mercure de France de juin. Il souhaite que son article aide à la diffusion de son roman Que ma joie demeure […] fraîche merveille de votre Esprit à la fois humain et panique.
Veuillez aviser Grasset pour qu’il vous l’envoie à moins qu’un libraire à Manosque ne répande le Mercure. Puisse mon fraternel hommage vous satisfaire ! En tout cas, seuls des provençaux connaissant votre œuvre précédente le saisiront tout à fait et comprendrons ils la « chevauchée » finale vous éparpillant dans l’univers…J’ai maintenu en bas la date de Noël époque ou le poème fut conçu depuis par suite de quelques lectures vôtres j’ai ajouté quelques impressions et sur l’épreuve j’ai fait entrer le nom-fétiche de votre Femme adorée[…]

Belle lettre d’admiration et d’amitié.

La vie solitaire que Saint-Pol Roux mena à l’extrême pointe de la Bretagne fit oublier ses origines méridionales.
Né à Marseille, il participa à la naissance du symbolisme et Mallarmé l’appelait « mon fils ».‘Le magnifique’ comme on le surnommait a été tiré de l’oubli par les surréalistes qui voyaient en lui un précurseur, un ‘surréaliste dans le symbole’ disait de lui André Breton. En juin 1940 un soldat allemand investit son manoir, tue sa gouvernante, blesse sa fille et moleste le vieil homme. Quelques temps plus tard, revenu du chevet de sa fille Divine, il trouve son manoir livré au pillage, livres et manuscrits déchirès ou brulés.
Le poète s’éteindra quelques mois après.

Giono a offert à Divine, la fille de Saint Pol Roux, le manuscrit Le noyau d’abricot écrit en 1924, paru dans la revue Bifur.
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