Lot n° 97

François TALMA (1763-1826) acteur

Estimation : 300 / 400
Adjudication : Invendu
Description
2 L.A.S., Paris 12 décembre 1785 et 16 janvier 1786, à John de Bossey, à Londres ; 2 pages et demie in-4 chaque, adresses. Intéressantes lettres de jeunesse. John de Bossey, fils de famille dépensier, réfugié à Londres, habite chez le père de Talma, et sera aussi logé à Paris par Talma ; il aura une grande influence sur son destin, en le soutenant dans son désir de faire du théâtre. 12 décembre 1785. Talma voit ses projets échafaudés avec Bossey tomber à l’eau : « mon consulat à Smyrne et ma sous lieutenance de hussard à tous les diables ! c’est bien dommage en vérité car je crois que le bonnet et la cravate noire au sixième bouton ne m’auraient été point mal du tout. » Il demande que son beau-frère lui envoie l’habit qu’il lui a promis car il en est pressé. Il s’inquiète de l’affaire Volange (acteur que le père de Talma veut faire venir jouer à Londres), et songe à son avenir ; il voudrait une recommandation pour le maréchal de Duras : « Mr Molé ne veut plus entreprendre d’élève pour la Comédie française, qu’il ne lui soit donné de la main de Monsieur de Duras [...] Il m’a dit que je pouvais m’appuyer de lui auprès du maréchal, que la personne qui m’y introduirait pouvait dire que Molé m’a entendu et qu’il me connait les plus grandes dispositions. Molé m’a dit que par ce moyen je pouvais être sur d’être reçu à la Comédie avant de débuter »... – 16 janvier 1786. Sa sœur Euphrosine doit être envoyée à Londres auprès de son père : « On la donne pour otage de la paix. Puisse-t-elle durer longtemps »... Il demande à Bossey de lui envoyer des livres de Londres : « Le titre de la petite comédie que je demande n’est pas je crois Whats what mais I will tell you what ». Il attend avec impatience sa lettre pour le maréchal de Duras et en vient à l’affaire Volange : « Si on avait 50 louis à donner à Volange pour son voyage, je crois, en vérité, qu’il partirait. L’envie d’aller à Londres le poignarde »... [Talma entrera le 13 juillet 1786 à l’École de déclamation]. On joint une longue L.A.S. d’Edward Hamilton, 27 juin 1786, au père de John de Bossey, qu’il tente d’apitoyer sur le sort de son fils : « Il est chez Talma, le plus honnête des hommes » à qui il ne peut payer son loyer. Sans recommandation, sans argent, il est « dans la misère, le chagrin, l’humiliation [...] vous n’agissez pour lui en aucune façon ». Même s’il reconnait les torts du fils, Hamilton reproche au père sa conduite, et l’enjoint à lui donner quelque chose, à lui faire retrouver un état, et à payer Talma « qui ne se plaint pas », etc.
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