Lot n° 139

Paul CLAUDEL. 3 L.A.S.,

Estimation : 400 / 500
Adjudication : 450 €
Description
Paris mars-avril 1937, à M. Bourny, régisseur général de la Comédie Française ; 6 pages in-8 ou in-12, enveloppe et adresse. Bel ensemble relatif à L’Annonce faite à Marie, non encore jouée à la Comédie Française [la pièce entrera au répertoire en 1955]. 19 mars. « Je reviens de Bruxelles où l’on donne cinq représentations de gala de L’Annonce faite à Marie avec la musique de Milhaud. Tous les ministres, les hommes les plus représentatifs de tous les partis, les artistes et les littérateurs les plus marquants faisaient partie du Comité d’honneur. À la fin de la représentation j’ai été l’objet d’une ovation » ; et ainsi tous les pays du monde. « En revanche cette pièce nationale entre toutes, véritable monument élevé à la gloire de ce qu’il y a de plus beau et de plus noble en France, continue à être ignorée par notre Théâtre officiel et subventionné, qui préfère jouer des pièces mondaines et ressusciter des momies »… Il parle sans vanité ni intérêt. « Mais plus tard on saura que dans ces années […] a vécu un des plus grands poètes de l’Humanité et l’on dira quel accueil lui ont fait les institutions officielles de son pays : l’Académie Française et le Théâtre Français. Que la honte leur en reste ! »… 21 mars. Il n’ira pas voir l’Administrateur général : « Je n’ai rien à lui demander. C’est plutôt la Comédie Française qui a à me demander quelque chose. Je vous ai écrit cette lettre simplement pour qu’il reste une trace de la manière dont les institutions officielles de mon pays, payées et entretenues soi-disant pour soutenir l’Art Français, se sont conduites à mon égard »… 5 avril. « Pierre Bertin est venu me voir et m’a dit que M. Bourdet serait heureux de monter l’Annonce dans les conditions que je désire. Tout est bien qui finit bien »…
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