Lot n° 131
Sélection Bibliorare

CHATEAUBRIAND (François-René de). 1768-1848. Ecrivain, homme politique

Estimation : 5 000 - 6 000 €
Adjudication : 6 890 €
Description
8 L.A.S. à la duchesse de Duras. Septembre-octobre 1812. 12 pp. in-8 et in-12, dont avec adresses.
Correspondance de Chateaubriand à son amante, sur son séjour à Verneuil chez les Tocqueville et la préparation d'une réponse aux attaques contre lui. Verneuil 14 (septembre). Chère soeur, pardonnez. Je ne vous écris qu'un mot pour vous dire que je vous aime, que je suis surchargé de travail et que vous saurez tout cela à votre retour à Paris. Je passerai chez M. Lainé vendredi (...). Mille et mille serments d'amitié la plus vive (...). Je vais passer jour et nuit à préparer une réponse que vous verrez, si on m'attaque de nouveau. Vendredi 18 (adressée au Château de Mouchy). Encore un seul petit mot, chère soeur. Je suis désolé de ce crachement de sang. Soignez-vous au nom de Dieu pour moi qui vous aime avec tant de tendresse. Mon travail est fini, il sera bon; vous le verrez le 15 au soir que je serai chez vous. Mais ne le dîtes pas (...). 25 septembre. Je ferai usage de la moutarde, mais tout le reste est impossible. Je suis surchargé d'affaires et je sors pour courir. Je ne lis pas. Tout est arrangé, je pars à une heure (...) Venez à la Vallée, mais ayez soin d'indiquer le jour, il ne faut pas surprendre Mde de Ch(ateaubriand) (...)./Il fait part de la mauvaise santé de Mde de Chateaubriand qui arrive cette nuit à Paris. C'est votre faute. Vous ne verrez la Vallée que dépouillée. Je vous écrirai de Verneuil. Fin septembre. A propos de la publication de l'Essai sur les révolutions; Je sais cela, Mde de Rémusat m'en avait averti et je ne crains rien. Il suffit de renvoyer ces gens-là à la préface de la 1ère édition du Génie du Christianisme. Ils y verront l'aveu de mes premières erreurs et le motif de mon changement. Je suis là sur un excellent terrain. Je ne demande pas mieux que d'être attaqué là (...)./(...) La belle fin ! Figurez-vous mon successeur [à l'Académie] racontant ma mort aux amis de Chén(ier) ! Vous avez bien tort. Je ne fais point du tout ce que je veux, et dans ce moment Mde de Ch(ateaubriand) est assez malade.
Je viens d'écrire une longue lettre à notre grande amie [Mme de Berenger], vous voyez comme je suis à vos ordres. Je suis enchanté que la Vallée vous plaise. Vous voyez ce que je puis faire avec le temps, comme je cultive ce que j'aime et comme j'ai autant de patience que d'ardeur dans mes attachements. Achetez donc la maison du voisin et jettons le mur par terre. Mon Dieu, que ne fait-on ce qu'on veut et pourquoi la vie est-elle aussi pleine d'entraves et de soucis ! Ce ne sont que deux mots. Je les ai réservés pour la fin et vous ne trouverez qu'ici la chère soeur qui vous fait frémir. Ecrivez moi, je vous réponds que les lettres à présent seront longues et que je trouverai enfin le moyen de varier l'expression de mon tendre et éternel attachement. J'ai tant de lettres à écrire et à répondre que je ne commencerai les mémoires que dans trois ou quatre jours (...). Il joint à la lettre une petite carte laissée par un des voyageurs inconnus à la Vallée
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