Lot n° 125

Larronde (Olivier). 1927-1965. Réunion de 5 poëmes autographes, dont 4 signés du prénom, deux écrits sur papier à l’adresse de Jean Cocteau “ 36 rue de Montpensier. 1er ” ; 5 pages in-4.

Estimation : 600/800
Adjudication : 250 €
Description
Rares premiers poëmes de ce foudroyant magicien. “ Dans ces linges, ô mer, nous nous, desenlaçames // Ces linges orageux où préparent un lit // Les derniers courants d’air… ”. “ Perchoirs ” : “ Tes pieds gelés déforment mon image // s’use ma bouche à tes pieds de statue // y nidifient ceux qu’oublia la mer. // Les denichez, miroirs aux coquillages ”. “ VenDanGes ” : “ la fleur déclose me prive de tout comme elle abandonne un fruit. Mon sang charrie des glaçons, fleurs de la récolte quand le cortège de ce soir m’ouvrira les veines ”. “ Que n’osent-ils goûter la langue bleue du ciel. // La bouche ebn cœur, à chatouiller des clairs de lune, // à siroter le lait des aubes, gare, gare, gare. // Des sphynx tête de mort sont issus de l’écume de leur regard ”. “ Travaux d’aiguille de pin ”. “ Bondée d’amers croissants la fenêtre s’égare // chiffonniers sans rubans fatigués par la lune. // Des chevaux font le vide où bénir ses charnières // À leur temples la forge en couleuvres se perd ”. Olivier Larronde publia son premier recueil de vers à 19 ans en 1946. Immédiatement reconnu par Jean Genet, avant de l’être par Jean Cocteau et tous les écrivains majeurs du moment. Il ne fit paraître avant de mourir prématurément en 1965 [clochard et alcoolique] que trois volumes. Poëte magicien, poëte foudroyant alliant un imaginaire surréaliste à un mysticisme pur. Jean Cocteau écrira de lui “ Olivier Larronde se trouve être dans le vide le plus pur à l’extrême pointe entre la jeunesse qui se croit délivrée de toute syntaxe et celle qui s’accroche aux vieilles syntaxes. Son équilibre n’est ni l’équilibre de l’inconscience ni l’équilibre des somnambules. Il l’a voulu, il le veut, et a son estime la place d’un mot peut le mettre en danger de mort ”.
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