Lot n° 42

Guillaume APOLLINAIRE. Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, illustré de gravures sur bois par Raoul Dufy.

Estimation : 25 000 - 30 000 €
Adjudication : 22 748 €
Description

Paris, [Imprimerie Gauthier-Villars pour] Deplanche, 1911.

Relié avec :
Le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, supplément. Les deux poèmes refusés illustrés de gravures sur bois par Raoul Dufy.

Paris, aux dépens d'un amateur, 1931. In-folio, maroquin noir, dos lisse orné de deux listels de maroquin rose mosaïqués et d'étoiles argentés, plats ornés d'un semé d'étoiles argentées avec, au centre, grand décor carré mosaïqué de box vieux rose et de deux tons de bleu fi gurant une lyre stylisée rehaussée d'un jeu de fi lets au palladium, doublures et gardes de daim noir encadrées de box bleu, tranches dorées sur témoins, couverture et dos de parchemin conservés, chemise, étui (Paul Bonet, 1941).

Édition originale : elle est dédiée à Elémir Bourges, qui avait favorisé la publication chez Stock de L'Hérésiarque et Cie et soutenu le livre à l'académie Goncourt.

Tirage limité à 120 exemplaires.
Un des 29 premiers exemplaires sur japon signés par le poète et le peintre (nº 22).
Célèbre suite de 39 bois gravés par Raoul Dufy.
Elle comprend 4 planches à pleine page, 26 planches occupant les deux tiers de la page avec poème en pied, 1 vignette sur le titre, 1 cul-de-lampe, 2 bandeaux et 5 lettrines dont une utilisée deux fois.
Elle comprend par ailleurs deux grands bois originaux supplémentaires pour les deux poèmes refusés Le Condor et Le Morpion édités en 1931 à 29 exemplaires sur japon.

Trente courts poèmes qu'Apollinaire avait d'abord songé confier à Picasso : Le Bestiaire “reste un des témoignages les plus originaux de la résurrection du livre illustré telle que la voulurent alors les poètes. On sait que l'oeuvre d'Apollinaire inspira plus tard Chirico, Marcoussis et encore Dufy mais ces rencontres posthumes n'appartiennent plus à ces temps héroïques où deux jeunesses se soutiennent mutuellement” (François Chapon).

Antoine Coron rapporte la genèse difficile du livre, les négociations avec l'éditeur Deplanche confiées à Dufy, les retards d'Apollinaire dans la correction des épreuves, etc., soulignant “la beauté de ses gravures, aussi lumineuses qu'équilibrées”, comme “la qualité typographique de l'édition”.
L'exemplaire est complet du Supplément illustré de deux grand bois gravés de Raoul Dufy ainsi que de trois petits bois (la sirène au titre, une lettrine et un bandeau). Il a été édité en 1931 par un bibliophile, Pierre Bellenger, qui avait découvert l'existence de deux poèmes écartés par Apollinaire qui les jugeait “trop libres”: Le Condor et Le Morpion. Il “décida de les éditer dans le même format et la même typographie que l'édition originale, en commandant à Dufy les gravures sur bois de leur illustration. [...] Les acquéreurs de ce complément plus rare encore que le livre l'ajoutèrent à leur exemplaire sur japon et même sur hollande” (A. Coron).

Grande reliure décorée et mosaïquée de Paul Bonet, exécutée en 1941.

(Chapon, Le Peintre et le Livre, p. 134.- Coron, De Goya à Max Ernst, nº 29.- The Artist and the Book, nº 91: “Dufy's first published and most important illustrations.”- Carnets Paul Bonet, nº 515: “Troisième reliure de cet ouvrage, une nouvelle formule de composition, celle-ci très bien équilibrée.”)

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