Lot n° 160

Georges HUGNET.

Estimation : 20 000 - 25 000 €
Adjudication : 24 011 €
Description
Enfances. Orné de trois eaux-fortes de Joan Miró. Paris, Éditions Cahiers d'Art, 1933.
In-4, broché, couverture imprimée rempliée.
Édition originale: tirage annoncé à 129 exemplaires.
Un des 9 premiers exemplaires sur japon impérial, celui-ci hors commerce imprimé spécialement pour l'auteur.
L'illustration comprend trois superbes eaux-fortes originales de Joan Miró, les premières exécutées par le peintre.
Deuxième livre illustré par Miró de gravures originales après L'Arbre des voyageurs (1930, 4 lithographies: Il était une petite pie de Louise Hirtz, 1928, était illustrée de pochoirs).
Les trois eaux-fortes n'ont été tirées qu'à 50 épreuves, dont 30 brochées dans l'édition - voir ci-dessous les notes autographes de Georges Hugnet.
(Cramer, Joan Miró, les livres illustrés, nº 2.- Peyré, nº 35.- Castleman, A Century of Artists
Books, p. 181.)
Exemplaire annoté et corrigé par Georges Hugnet.
D'une part, la dédicace imprimée à Marcelle Ferry est rayée et accompagnée de cette note vengeresse: “Il est juste de supprimer cette dédicace qui m'a été imposée par les circonstances très particulières qui ont accompagné la publication de ce livre.” Hugnet était alors amoureux de la poète Marcelle Ferry qui devait le délaisser peu après pour André Breton. En 1938, elle rencontra l'écrivain Jean Lévy qu'elle épousa: pendant la guerre, celui-ci devait prendre pour nom de plume le patronyme de sa femme et signer Jean Ferry.
Puis, de part et d'autre de la justification, Georges Hugnet a noté: “En 1933, par mesure d' économie, Christian Zervos ne fit tirer par Roger Lacourière que cinquante épreuves des eauxfortes de Joan Miró sur cent. Comme, à ma connaissance, ce tirage ne fut jamais achevé, on peut en conclure qu' il n'existe de ce livre que cinquante exemplaires sur les quatre-vingt-quinze vélin d'Arches annoncés ci-dessous.
Ces trois eaux-fortes de Joan Miró, exécutées sous la direction de Louis Marcoussis, sont les premières de cet artiste.”
Enfin, les noms de trois femmes dans un poème sont barrés avec, en marge, trois autres noms (Gabrielle, Eugénie, Yvonne) avec, en bas de page, ce commentaire peu amène: “Je rétablis ici les noms d'origine changés par la jalousie d'une maîtresse abusive.”
Petites piqûres sur la couverture.
De la bibliothèque Gildas Fardel, l'une des très belles collections de livres illustrés du XXe siècle, dispersée par Pierre Berès en 1992 (cat. nº 71).
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