Lot n° 4
Sélection Bibliorare

* [Manuscrit]. [Bourgogne]. ANGLADE (Henriette d'). Correspondance. 1803-1837. 204 lettres manuscrites, en 1 fort vol. in-4, basane havane marbrée pastiche dans le goût du XVIIIe siècle. Exceptionnelle correspondance sur les plus fameux crus de...

Estimation : 1500 - 2000
Adjudication : Invendu
Description
Bourgogne à l'époque romantique. Ensemble de 204 lettres datées de 1803 à 1837 adressées à MM. Bernard et Charles Garnier, Mme Caroline Nodot et sa fille Henriette, par la Marquise d'Anglade. Henriette Salomon Blondel d'Azincourt était mariée à Charles Jean Garnier, un important vigneron beaunois chargé d'affaires auprès du roi d'Angleterre. Jean Garnier meurt en 1808 et sa femme se remarie plus tard avec le marquis Joseph Anne d'Anglade, lieutenant général des Armées. Elle signe " B. Garnier ", puis, à partir d'octobre 1818, " B. d. d'Anglade " ou " M.ise d'Anglade ". Pour des raisons de santé, certaines lettres ne sont pas écrites de sa main, ce qui devient systématique pour les 10 dernières années ; la marquise signe elle-même autant que possible. Certaines de ces lettres s'adressent à Bernard Garnier, en charge du vignoble de Pommard en collaboration avec son intendant Bollanger. La marquise informe sa famille de sa vie à Paris ou de sa santé, mais elle entretient surtout ses correspondants des affaires du domaine familial, avec des commentaires très précis sur la culture des différentes parcelles ou la vente des différents crus. Elle s'inquiète des conditions météorologiques, de la qualité du millésime en cours ou des difficultés à écouler la cuvée. Les vins des vignes de Garges " qui ne sont que de petits vinaigres " se vendent mieux et plus cher que ceux de Pommard et de Savigny. Les négociants beaunois s'entendent pour faire baisser les prix, attendent, tergiversent, et ne s'alignent sur les prix de vente de l'Hôtel-Dieu que lorsqu'ils baissent Cette correspondance montre que les grands bourgognes connaissaient à cette époque d'énormes difficultés à la vente, Mme d'Anglade établit à ce sujet d'intéressantes comparaisons avec d'autres vignobles (Champagne, Médoc) Chaque année la marquise d'Anglade se réserve pour son usage une petite partie de la récolte (Clos Titard) et fournit une autre partie à la famille Garnier - Nodot. Elle fournit aussi en vin ses amis parisiens notamment M. de la Hogue, la baronne de Chambrun, le chanoine de Belloc, etc. S'il est surtout question de négoce et des vignes de la famille, d'autres lettres plus personnelles évoquent la vie familiale, en particulier la jeune Henriette. Henriette Nodot (1812-1905), fille de Caroline Nodot, une des soeurs Garnier devint l'épouse le célèbre oenologue Alfred de Vergnette de Lamotte en 1832. C'est lui qui se chargea alors de faire prospérer ce domaine considérable sur les territoires de Savigny-les-Beaune, Pommard, Meursault, Volnay et Beaune, au Clos des Mouches en particulier. Soigneusement rassemblée, classée et établie en un volume par un descendant de la famille Vergnette de Lamotte au début du XXe siècle, cette précieuse correspondance constitue un témoignage inédit et de première importance sur l'histoire des plus prestigieux vins de Bourgogne. Provenance : vente Bernard Chwartz, Paris, 11/04/2011, n° 179.
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