Lot n° 236

GRANDE-ARMÉE. PIERRE-NICOLAS GUILLARD (né à Friardel, Calvados, en 1791), chasseur d'un régiment de cavalerie, fait prisonnier des Russes après le passage de la Bérézina, le 10 déc. 1812.

Estimation : 600 - 800 EUR
Description
GRANDE-ARMÉE. PIERRE-NICOLAS GUILLARD (né à Friardel, Calvados, en 1791), chasseur d'un régiment de cavalerie, fait prisonnier des Russes après le passage de la Bérézina, le 10 déc. 1812.
- Certificat de Baptême.
- Pierre-Nicolas Guillard. 5 lettres à sa mère, d'une orthographe fantaisiste. Caen, Tournay et Dantzig, avril 1811 - février 1812. 15 pp. in-4. Adresses au dos avec cachets postaux.
Très intéressant témoignage sur la condition de soldat de la Grande Armée. " Je vous écris ces lignes pour vous marquer que je suis incorporé dans les chasseurs à cheval " [il a alors 19 ans]. Il va rejoindre ainsi ses camarades de Cavalerie, puis doit être incorporé à Tournay. Il ne pourra aller la voir, car il risque d'être considéré comme déserteur ; il raconte son voyage en barque et à pied, par Calais, Rouen, Amiens, pour rejoindre son régiment à Tournay. " Je vous diré que la nourriture nes pas mauvaise nous avons de la soupe et une demi de boulit par jour et une portion de pome de tere et une livre et demie de pin ". Il évoque également le montant de sa solde, le pantalon de toile blanche qu'il a dû acheter et qui lui a coûté 4 francs, les problèmes d'hygiène avec la galle et les mites qui attaquent le régiment, ses compagnons, son " camarade de lit ". " Vous me demandé ma manière que je suis abilié. Je vous diré que nous somme abilié en drap dun ver noir nous avons des veste courte il sont brodé tout autour en rouge et de grand pantalon de la meme couleur ou lui ya deux bande rouge sur chaque quile qui von depuis le haut jusqau bas [] et puis des bote et un sacot et un cole noir je été obligé dacheter un mouchoir blanc pour mettre par dessus le noir. Nous navons pas encore de chevaux []. Il y a 50 chevaux mais ces pour ceux qui vont partir toute suite [] ". Un mois plus tard, il apprend que son régiment est envoyé à Dantzig. " Nous partons tous a pié ", il est content de partir, car une maladie règne et " il y an a deja beaucoup qui son mort " dont un de ses amis d'Orbec. De Dantzig, il se rétablit après avoir été malade durant six semaines. Il raconte son périple à travers la campagne de Prusse, la manière dont ils se nourrissent et logent chez les paysans, l'arrivée à Dantzig où ils sont répartis dans diverses compagnies, puis le froid, la faim. " Je vous diré que nous somme dans un très mauvés pays. Les abitans ne mange perque pas de pin si peut quil en mange il est noire comme la cheminé il ne mange que des pome de terre et de lorge quite dans lot. Nous somme a deux sen pas de la mer il fait très froit quand nous avon arivé nous avon trouvé la nège sur la terre et elle y est encore et lon nous fait faire la manoeuvre à cheval tous les jour. Les chevaux on de la nège jusqu'au vantre. Nous touchons le pin et la viande et sept francs par mois jé perdu un mois et demit de pres daler à lopital car tout ceux qui vont ne touche pas de pres et il est perdu [] ".
- Lettre de la mère d'un de ses compagnons, adressée à sa mère, datée du 17 octobre 1812, disant qu'elle n'a plus de nouvelles de son " petit ", " depuis le 29 mai quil mécrivé de Danzic ou il me marquet quil partent pour battre contre les russes [] ".
- Pièce signée par les membres du Conseil d'administration du deuxième régiment de chasseurs à cheval (1 p. in-4, en-tête, Tournay 2 nov. 1813) : certificat adressé à la mère de Guillard l'informant qu'il a été fait prisonnier des Russes le 10 dec. 1812. Ce certificat dressé un an après les faits, laisse supposer qu'il n'y a plus de nouvelles de lui.
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