MANUSCRIT autographe, Réponse de M. Gresset Directeur de l'Académie Françoise au discours prononcé par M. d'Alembert, [1754] ; 8 pages in-4.
Discours lors de la réception de d'Alembert à l'Académie Française (16 décembre 1754).
Gresset, directeur de l'Académie depuis quelques mois, y accueille D'Alembert. Il passe rapidement sur l'éloge de l'incrédule d'Alembert, et concentre son discours sur le panégyrique de son prédécesseur, Jean-Baptiste SURIAN (1670-1754), Évêque de Vence, digne héritier de Bossuet et Fléchier. Il dresse le portrait d'un «solitaire paisible, philosophe chrétien, sans cabale, sans protecteur», qui possédait cette voix impérieuse «qui soumet la raison, qui fait taire l'esprit, qui parle au coeur et commande le devoir», et dont l'éloquence véritable rejoignait celle des moeurs. Surian n'était «point de ces prédicateurs frivoles et méprisable qui, à la face des autels mêmes, cherchent moins les palmes du sanctuaire que les lauriers des spectacles [...] ces pontifes agréables et profanes craïonnés autrefois par Despréaux, et qui [...] venoient promener leur scandaleuse inutilité parmi les vices, le luxe et la mollesse de la capitale ou venoient ramper à la cour»...
[Cette attaque contre les évêques académiciens, qui ne résidaient pas et préféraient les mondanités, fit grand bruit et mécontenta Louis XV.] Et Gresset conclut en affirmant que «les lettres et les talents n'ont de réelle et durable gloire que quand la raison et la religion y sont unies»...