Lot n° 694
Sélection Bibliorare

MAYNARD François (1582 1646) poète, membre fondateur de l'Académie française [AF 1634, 14e f]. MANUSCRIT autographe de poèmes et épigrammes ; 4 pages sur 2 feuillets in-fol.

Estimation : 8 000 - 10 000 EUR
Adjudication : Invendu
Description

Très rares manuscrits, dont un poème à la gloire de Mazarin, protecteur de l’Académie.

Un quatrain est d’abord consacré au chancelier SÉGUIER :

                        « Puis que le Grand Seguier fait un si bon accueil

                           Au tyravail mesuré qui sort de mon estude »…

Puis un sonnet est adressé à MAZARIN (avec rature et correction au 8e vers) :

                        « Jule, puis qu’a l’honneur des filles de Memoire

                           Tu remplis ton palais des escris des scavans

                           Ayme l’Academie, elle seme ta gloire

                           Et tous ses Apollons sont des livres vivans. […]

                           Couronne nos combats qui domptent lignorance

                           Ou ladvenir dira que tu nas pas cognu

                           Les fleurs et les lauriers du Parnasse de France. »

Au verso, après deux vers biffés, un secrétaire a mis au net une nouvelle version du sonnet à Mazarin. Maynard a ensuite composé de sa main un petit poème léger (2 quatrains) :

                        « Je croy quelle escrit des poulets

                           A lasser quatre secretaires »…

L’autre feuillet, sur papier réglé provenant du même recueil que la lettre au président Caminade, présente au recto plusieurs épigrammes et pensées (dont des citations de Cicéron) : « Ces amitiés ambitieuses et fardées ont de lesclat sur le theatre, mais elles ne sont de nul usage dans le cabinet. […]

Il faut estre bien filosofe pour considerer sans emotion les calomnies publiques »…

Au verso figurent trois épigrammes : « Puis quil mesprise Maynard, je luy fairay respondre par Malherbe »… Puis Maynard a composé un poème satirique sur MAZARIN (15 vers) :

                        « En Mazarin on ne voit que merite

                           Et qui ne l’ayme est un vray Moscovite, […]

                           Peuple léger qu’un petit vent agite,

                           Monstre testu ches qui la rage habite,

                           Nas tu pas tort davoir si haut prosné

                           Que le conseil d’un fourbe raffiné

                           Trompe une femme, et qu’Armand [Richelieu] resucite

                           En Mazarin. »

On joint 2 autres manuscrits autographes de poèmes : « Jay trop bien dit, jay trop bien deviné »… (fragment de 13 vers, 1 page in-4) ; un quatrain : « Adieu pompeuses demoiselles »… (1 page oblong in-8).

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