L.A.S. « Thomas » et 2 L.A., 1775-1779 ; 8 pages in-4, 2 adresses avec cachet de cire rouge.
Paris 23 septembre 1775, à Jean-François ducis. Il le remercie pour sa dernière pièce : « J’y ay reconnu la fierté de votre pinceau, et votre ame noble et sensible. Vous avés l’imagination solitaire qui se nourrit profondément d’elle-même, et converse plus avec la nature qu’avec la mode et l’opinion. Par là vous aurés toujours un caractere a vous, et c’est peut-être le premier mérite des ouvrages, c’est du moins un des plus rares. Je suis tres impatient de voir la mort d’Œdipe sur notre théatre. On y verra surement une energie et une profondeur de sentimens qui décèle le véritable poëte tragique »…
À Alexandre DELEYRE. Marly 30 mai 1779. « Je ne vois point le berger Sophocle. […] Il a de grands plans de travail, de solitude. Il prend sa secousse pour s’enfoncer dans quelque désert ; mais jusqu’à present il n’a point changé de place. Son ame semble inquiète et mal a l’aise ; elle paroît chercher l’antre et les rochers où Euripide dit-on, composoit ses tragédies ; mais il ne les a point encore trouvés »… Il esquisse le tableau des bois de Marly où il logerait bien le poète tragique…
8 juin 1779. Éloge des travaux champêtres auxquels se livre son ami à Dammarie-les-Lys : il l’invite à le rejoindre à Marly où s’est installé DUCIS, « le père d’Œdipe et de Mackbeth […]. Il est fatigué du monde et de Versailles, et d’oisiveté, et de gloire »… Il n’a rien entendu dire de Rousseau et de Glück, mais le poème des Fastes de LEMIERRE a paru, et il attend avec impatience celui de ROUCHER : « celui là surement est poëte ; et il parle a ceux qui ont de l’imagination »…