Lot n° 221
Sélection Bibliorare

LISZT FRANZ (1811-1886) 3 L.A.S. «F. Liszt», 1874-1877, à Hans von BÜLOW; 9 pages in-8. Belle correspondance à son ancien gendre, dont Liszt suit les succès comme pianiste et chef d'orchestre. Rome 5 juin 1874. Il se réjouit de sa venue:...

Estimation : 8000 - 10000
Adjudication : Invendu
Description

«Vous me remettrez en bonne veine d'esprit, et je vous attends à coeur et bras ouverts. Votre Caprice russe déversé sur le public européen et américain, par la Gazette d'Augsburg, foisonne de verve, de justesse d'observation, d'originalité, et... de crânerie ! Ma timidité s'en effraie bien un peu, vu l'excessive susceptibilité de la fibre nationale des italiens.

Ne point entonner le Viva Verdi est un crime de lèse-nation; vous l'avez perpétré de la façon la plus ostensible; et la moitié de vos deux articles sur GLINKA peut compter comme une Variation très brillante du fameux motif des “Schweinhunde” de Munich, traduite en italien par quelques périphrases du “Porco-asino” !... Toutefois, depuis des années vous portez si noblement vos crimes triomphants que ce dernier ne vous embarassera guère ; et il y aurait naïveté ou sottise à vous le reprocher, d'autant plus qu'il devient salutaire à beaucoup de gens d'être “GeBulowt”»... Il a informé la Princesse W. [Sayn-Wittgenstein] de l'arrivée de Bülow, et elle l'attend pour dîner dimanche». Sgambati l'attendra à la gare. «Après demain je m'établis à la Villa d'Este où vous me ferez un “plaisir bienfait” (pour me servir de votre excellent néologisme»...

Wilhelmsthal 30 juillet 1876. «On me dit que vous êtes souffrant de corps, et triste de l'âme. La disproportion entre les maux de ce monde et leurs remèdes ou palliatifs se montre trop évidente pour qu'il y ait lieu d'en deviser en dehors des livres et sermons. Toute philosophie et sagesse humaine se réduisent à supporter la nécessité des afflictions. En cela, l'héroïsme vous a merveilleusement soutenu, depuis plus de vingt années : et plus que personne je ressens et admire la haute vaillance de votre grand caractère»...

Rome 25 août 1877. Il a eu par Aibl de bonnes nouvelles de sa cure à Creuznach, et une lettre de Hans BRONSART «m'apprend que vous remplissez son grand désir, en acceptant le poste de Hannovre, - après les Concerts de Glasgow. Je félicite notre excellentissime ami, Hans II, de cette décision, et me défends contre tout égoïsme. À plusieurs égards Hannovre me semble mieux vous convenir maintenant que Budapest: vous y serez rapproché de l'Angleterre que je considère encore comme le plus fructueux terrain d'opération, tant pour votre activité de maître de chapelle, que celles de compositeur, virtuose, commentateur érudit et admirable interprète des oeuvres classiques, - plus, votre très noble, grande et rare personnalité, qui dans le grand pays d'Angleterre est sympathique»...

Il passera septembre et octobre à la Villa d'Este, et l'hiver à Pest. «Avant de quitter Weimar j'y ai revu Daniela et Blandine [ses petites-filles, filles de Bülow et Cosima Wagner], - deux charmantes jeunes personnes, bien douées et parfaitement élevées»...

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