Lot n° 150

Léopold DAUPHIN (1847-1925). 38 L.A.S. et un poème autographe signé, 1890-1912, à l’éditeur musical Henri Heugel ; 67 pages formats divers (certaines à son chiffre).

Estimation : 300 / 400
Adjudication : 300 €
Description
Belle correspondance du poète et musicien. Juin-juillet 1890. Préparation de l’édition de ses Rondes et Chansons d’Avril, revues par lui et son collaborateur Claudius Blanc : « Tous les passages que vous aviez soulignés comme étant trop chargés et trop difficiles ont été refaits dans un sentiment harmonique plus simple ». Ainsi sont remaniées : Au temps des cerises (qui deviendra Les Cerises, à cause de la chanson Le Temps des cerises), L’Hirondelle, Mon ptit bateau, Muguets et Coquelicots, Complainte bretonne, Noces joyeuses, Je n’oublierai jamais, La Japonerie, etc. Ce travail fut minutieux et difficile, « car tout en simplifiant du point de vue de la difficulté d’exécution il ne fallait pas en amoindrir l’intérêt musical […] ni l’élégance de l’écriture » (29 juin)… Jules Jouy lui a enfin envoyé les textes des « 25 Chansons des Joujoux ; elles sont absolument réussies ; cela va faire le plus joli petit recueil que je sache. Elles sont gaies au possible, naïvement exquises, et toujours d’un modernisme achevé. J’ai déjà composé la musique dix premières » (29 juin). Malgré sa simplicité, il a créé dans ce recueil « une très grande variété d’effets musicaux. […] Mes 3 fillettes à qui je les ai lues ou chantées y ont pris un très vif plaisir […]. Je compte sur un très grand succès ». L’imagerie du volume est capitale, et il suggère plusieurs illustrateurs « capables d’être naïfs et drôles dans le sens artistique bien moderne »… Juillet 1892. Il vient d’apprendre la réouverture du théâtre de La Renaissance transformé en théâtre lyrique, et veut proposer au nouveau directeur Détroyat son opéra-comique en un acte écrit avec son collaborateur Blanc, L’Ilote (d’Arène et Monselet) : « mon but est la clarté ; je recherche surtout l’idée franche, carrée, tout en restant épris de l’élégance et du coloris. Je suis donc un vrai musicien français et ainsi puis-je […] me juger digne d’être exécuté sur la scène qui se propose de monter du Dalayrac et du Poise »… Septembre 1893. Il finit le recueil des Chansons d’Écosse et de Bretagne avec l’ami Auriol ; la nouvelle direction du Chat Noir voulait faire une reprise de leur Sainte Geneviève : « Peut-être Salis n’étant plus là pour bouder à notre orgue et rire de notre célesta le public accueillera-t-il avec plus d’empressement ce modeste petit oratorio de chambre »… Décembre 1895, envoyant une « odelette » pour Le Ménestrel, en hommage à Saint-Saëns : Fugues du Maître (manuscrit joint, signé « Pimpinelli »)… 28 février 1896, sur le succès de ses Joujoux… Septembre-octobre 1897, sur ses Chansons couleur du temps : « Ce titre d’ensemble est celui que j’ai choisi pour mon volume de vers […] et j’aimerais fort l’adopter doublement pour mon œuvre littéraire et celle musicale aussi ! »… Etc.
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