Lot n° 203

Donatien-Alphonse-François, marquis de SADE (1740-1814). L.A.S., 7 avril [1797], au citoyen Gauffridi père à Apt ; 1 page in-4, adresse.

Estimation : 1.500 / 2.000
Adjudication : 3 000 €
Description
Lettre à son avocat sur ses difficultés financières. [Sade est inscrit sur la liste des émigrés du Vaucluse, bien qu’il n’ait pas quitté Paris pendant la Révolution. Ses biens ont été placés sous séquestre, ce qui le prive de ses principaux revenus. Il doit gagner sa vie et tente de vendre les propriétés dont il dispose encore.]{CR} « Ne vous refusés donc pas mon cher Gauffridi je vous en conjure à la dernière demande que je vous fais. Oui c’est la dernière je vous le répète encore, et tout va changer de face. Mais il me faut 3000 pour enterrer la Sinagogue avec honneur et si vous ne me les envoyés pas tout de suite, vous allez me mettre au désespoir ; vous en avez déjà la moitié par les 1650 que Lombard doit le 26 mai, faites lui une remise, je lui abandonne 50ll pour être payé tout de suite ; c’est plus de 3 pour cent. Ce serait bien le diable si Mazan Audibert et Saumane ne vous faisoit pas les 1400ll restantes. En un mot il me faut cette somme de la part de dieu, du diable ou des hommes il me la faut, et vous achetés par ce dernier envoi une tranquilité éternelle […] Allons mon cher Gauffridi un dernier effort je vous en conjure, employés tout pour réussir ; même l’emprunt….. même la vente tout en un mot. Cette dernière somme tient de la plus grande… de la plus essentielle nécessité, et puis tout sera dit. Plus aucune espèce de tracasseries dans les nouveaux arrangemens, plus rien qui nous donne de l’humeur. N’allés pas m’opposer des obstacles au nom de dieu, pas un seul obstacle. Mettés sur le champ les fers au feu et faites partir et surtout dans un seul envoi fort prompt, et à vue. Il faut que j’aie cela au 1er mai sans faute »… Il faut lui écrire à Saint-Ouen, place de la Liberté n° 3, et à aucune autre adresse… « Allons du courage, de l’activité, de la diligence et terminons cette première partie de notre commerce aussi honnêtement et aussi amicalement que nous la commençâmes à ma sortie de la Bastille »…
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