Lot n° 228

[Ondine Valmore (1821-1853)]. Album amicorum de la poétesse, rassemblant 13 poèmes, hommages ou pensées autographes signés, [1838-1840] ; album oblong in-8 de 31 pp. chiffrées (le reste vierge), reliure de l’époque, plein veau aubergine,...

Estimation : 4.000 / 5.000
Adjudication : 5 500 €
Description
dos à nerfs orné, plats ornés d’un large encadrement de motifs à froid délimitant, au centre, un rectangle de filets et de motifs dorés, avec de petites incrustations de veau vert aux angles, tranches dorées, gardes de papier bleu moiré (rel. signée Pierret) (sous chemise et étui).
Précieux album d’Ondine Valmore, alors âgée de 17 ans. Hyacinthe dite Ondine (ou Line) Valmore, fille de la poétesse Marceline Desbordes-Valmore, née à Lyon en 1821, écrivit elle aussi des poèmes et des contes, mais elle fut emportée par la tuberculose à 31 ans en 1853. Écrivains et artistes amis de sa mère ont inscrit dans cet album des hommages poétiques à la jeune fille.{CR} L’album s’ouvre sur Marceline Desbordes-Valmore, avec un poème intitulé à Line, signé « ta mère, Marceline Valmore » et daté « juin 1838 », de 8 vers :{CR} « Thérèse aussi, peureuse et prudente colombe{CR} Sur ce monde qui passe et qui tremble et qui tombe »…{CR} La cantatrice Caroline Branchu occupe deux pages avec un poème de 7 quatrains, Invocation, daté « 20 novembre 1838 », dédié « à sa chère et bien aimée Line » : « Divin verbe incarné mon âme vous adore »…{CR} La comédienne Mademoiselle Mars inscrit un charmant et affectueux hommage : « Chère petite, je n’enrichirai pas ton Album d’une pièce de vers de ma façon, le ciel m’a refusé l’esprit qu’il faut pour cela ; mais le sentiment qui vient du cœur se fait comprendre dans tous les langages »…{CR} Étienne Coignet (ami lyonnais de Marceline, devenu bibliothécaire à Saint-Chamond) envoie un poème de 8 quatrains, collé dans l’album, À Ondine Hyacinthe Valmore : « Es-tu l’onde mobile et transparente et pure »…{CR} Sainte-Beuve inscrit un Sonnet, imité d’Uhland : « Deux jeunes filles, là, sur la colline, au soir »…{CR} Suit un autre poème d’Étienne Coignet, de 6 sizains, À Hyacinthe Valmore : « Dans l’humble retraite / Que le sort me prête »…{CR} Le poète lyonnais Victor de Laprade compose un poème de 10 quintils, Au lac de Thoune : « Si je brise un jour mes chaînes, / Je veux m’enfuir près des eaux »…{CR} Suit l’imprimeur lyonnais Léon Boitel avec un poème de 14 vers, à Ondine Hyacinthe Valmore : « Oui, c’est fête en mon cœur comme à mes plus beaux jours »…{CR} Alphonse Karr inscrit un poème de 7 quintils, sans titre : « Autour du vieux clocher à la flèche pointue »…{CR} En 1840, c’est au tour de Louise Crombach, femme de lettres et protégée de Marceline, d’inscrire sur 4 pages un poème de 39 vers, À Ondine Valmore, réponse : « Chante encore ô ma gracieuse ! / Tu m’as tant fait de bien avec ta voix du cœur ! »…{CR} Plus inattendu, le piquant poème qu’Honoré de Balzac inscrit le 16 décembre 1840, intitulé Le souhait d’une jeune épouse :{CR} « Quand même ces cheveux dont, tant de fois, les tresses{CR} Ont senti de ses doigts les rêveuses caresses{CR} Seront devenus blancs, sous un pesant linceuil ;{CR} Que ma mémoire alors fasse encor son orgueil !{CR} Que je vive en son cœur, et lui sois toujours chère ;{CR} à moins que……………………………………… »{CR} Amable Tastu recopie un fragment de 14 vers de son poème dédié À Madame Desbordes Valmore : « Hélas ! quand devant lui vous répandez vos pleurs »…{CR} Enfin un texte en prose d’Émile Souvestre : « La moralité chez l’enfant n’est que l’expérience »…, est suivi d’un poème dont la signature est illisible.{CR} Un dessin au crayon et deux aquarelles sont contrecollés en fin d’album et quelques fleurs séchées sont intercalées parmi les pages.
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