Lot n° 295

Auguste, comte de FLAHAUT (1785-1870) général et diplomate, aide de camp de Napoléon, fils naturel de Talleyrand, et père du duc de Morny. L.S., Paris 3 août 1867, à son collègue le sénateur Larabit ; 6 pages in-8 à en-tête du Cabinet du...

Estimation : 200 / 300
Adjudication : 900 €
Description
Grand Chancelier.
Récit de l’altercation entre Davout et Flahaut, avant la deuxième abdication de Napoléon. [En juin 1815, Davout s’adressa à Flahaut, alors très en faveur auprès de l’Empereur, pour qu’il obtienne de ce dernier un départ prochain. Une discussion très vive s’éleva entre les deux hommes. Flahaut rétablit ici cette scène, souvent déformée par les historiens.]{CR} Il le félicite du discours qu’il a prononcé à l’inauguration de la statue du maréchal Davout à Auxerre : « On ne saurait louer, en termes plus justes et plus dignes, la mémoire d’un homme, qui a rendu de si éclatants services à l’Empereur et au pays »... Il regrette toutefois que, reprenant l’anecdote de son altercation avec le maréchal publiée par Fleury de Chaboulon, il ait placé la scène dans le cabinet de l’Empereur, sans témoin, « tandis qu’elle a eu lieu dans le cabinet du gouvernement provisoire, en présence de tous les membres, de plusieurs ministres », etc. Il relate alors les faits tels qu’ils se sont déroulés... L’Empereur se trouvait alors à Malmaison, « d’où il m’avait envoyé pour demander au gouvernement un ordre aux commandants des frégates alors à Cherbourg de se mettre à sa disposition et m’avoit chargé de lui déclarer qu’il ne quitterait les environs de Paris que lorsqu’on le lui auroit envoyé. Je venais de faire cette déclaration au duc d’Otrante, lorsque le Maréchal Davout, qui était debout près de la cheminée, prit la parole sans que quoi que ce soit l’y obligeât et s’adressant à moi, me dit : Général, rendez-vous auprès de l’Empereur et dites lui qu’il parte, que sa présence nous gêne et est un obstacle à toute espèce d’arrangement et que le salut des pays exige son départ : sans quoi nous serons obligés de le faire arrêter, que je l’arrêterai moi-même »... Consterné, Flahaut répondit sur le champ : « Il n’y a que celui qui donne un pareil message qui soit capable de le porter ; quant à moi je ne m’en charge pas et si pour vous désobéir, il faut donner sa démission, je vous donne la mienne »... Il se rendit ensuite auprès de l’Empereur qui devina que quelque chose s’était passé. Après que Flahaut lui eut tout raconté, « il porta la main à son cou en disant Eh bien, qu’il vienne »... Il ne tient pas à revenir sur ce triste épisode « car il m’en coûte de rien dire qui soit de nature à porter atteinte à une des gloires de la France, mais seulement je ne peux pas consentir à ce que l’on nie ce qui n’est malheureusement que trop vrai »...
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