Lot n° 368

LETTRES DE SOLDAT. 2 L.A.S. par le chasseur à pied de la Grande Armée Deflambard, janvier-juillet 1807, à sa mère à Chepniers (Charente inférieure) ; 6 pages in-4, adresses avec marques postales de la Grande Armée (fente et déchir. à la 1re...

Estimation : 250 / 300
Adjudication : 520 €
Description
par bris de cachet).
Lettres d’un soldat sur les événements de Varsovie et le Traité de Tilsit.{CR} Varsovie 2 janvier 1807. Avec ses vœux, il raconte les derniers mouvements de son régiment : « Depuis notre départ de Berlin, nous avons essuyé bien des fatigues, nous avons traversé la Prusse et la Pologne de manière que nous voilà maintenant sur les frontières de la Russie »… Les soldats espéraient un peu de repos après cette longue marche mais il leur a fallu se porter en renfort auprès de leurs camarades, de l’autre côté de la Vistule : « L’Armée a plus souffert que dans le reste de la campagne, nous avons été cinq jours sans pain ; sans pomme de terre ni aucun moyen de se procurer d’autres vivres »… Il raconte le climat rigoureux, les intempéries… « Nous n’avons pas été si heureux avec Messieurs les Russes qu’avec les Prussiens nous avons déjà eu plusieurs affaires avec eux, et nous avons perdu beaucoup de monde, nous avons gagné les champs de bataille mais ce n’est pas sans courir de vilaines chances »... {CR} Tilsitt 8 juillet 1807. Il raconte la bataille d’Heilsberg puis la victoire décisive à Friedland : « Nous avons rencontré un ennemi aussi nombreux que redoutable, ce n’a été qu’après un combat de vingt quatre heures qu’on est parvenu à les chasser de leur retranchement. Il y a eu beaucoup de sang de répandu. [...] Là ils ont reconnu que les François étoient faits pour soumettre l’Europe entière »... L’ennemi replié, les armes furent suspendues et, quelques jours plus tard, le tsar Alexandre et Napoléon, acclamé des deux côtés, se retrouvèrent sur un radeau au milieu du Niémen pour un entretien de deux heures... Ils furent rejoints peu après par le roi de Prusse : « L’enceinte de cette petite ville renferme ces trois monarques ils sont aussi simples dans leur costume qu’ils [sont] grands dans leurs origines »... La Reine de Prusse est arrivée la veille et « cherche à égayer le pauvre Frederick [...]. Napoléon est toujours entr’eux deux et y joue un joli rôle »... Son régiment a fraternisé avec les gardes prussienne et russe... Les vivres manquent mais ils s’apprêtent heureusement à quitter la ville : « La paix est faite et abandonnons les frontières de la Russie et les champs de mars pour porter nos lauriers la tranquillité et le bonheur au sein de notre patrie »... Il ne leur reste plus qu’un ennemi à combattre, qui est déjà en partie vaincu... Il a hâte de la retrouver et la prie de bien vouloir demander des lettres de recommandation pour lui « afin que je puisse en arrivant à Paris mettre toute cette petite affaire en état »...
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