Lot n° 410

François ROLLINAT (1806-1867) avocat, député de l’Indre à la Constituante de 1848, ami de George Sand, père du poète Maurice Rollinat. L.A.S., Châteauroux 28 février 1852, à M. Delimay à Orléans ; 3 pages in-8, adresse (fente réparée).

Estimation : 150 / 200
Adjudication : 180 €
Description
Longue lettre expliquant sa conduite après le coup d’État du 2 décembre 1851, son désengagement politique, et le retour à sa vie d’avocat...{CR} Il n’oubliera jamais « ces quelques jours d’hospitalité passés auprès de vous, au moment de la tempête »... Après avoir réintégré la vie judiciaire, « pour ne plus en sortir ; je plaide maintenant comme autrefois et je suis bien décidé à ne plus entendre parler de politique ; j’ai vu de si près les misères, les petitesses, les folies, les déceptions éternelles de cette vie d’agitation stérile et impuissante, que je me borne maintenant à suivre de l’œil le cours des événements, et à les voir passer avec indifférence, comme le spectateur peut du rivage suivre le mouvement des flots »... Contrairement à certains de ses amis, consternés par la « dernière transformation révolutionnaire », il ne se désole pas et se « résigne humblement devant les arrêts de la Providence, et, je ne perds pas mon temps à lutter contre ce qu’aucune force humaine ne peut empêcher – jamais peut-être je n’ai mieux compris qu’en ce moment, la petitesse et l’inutilité des hommes, et la grandeur des choses ; peut-être l’homme qui le 2 décembre paraît avoir porté un si rude coup à la République, est-il destiné à la fonder, et à réaliser des réformes qu’aucune assemblée n’aurait pu réaliser ; peut-être la Dictature était-elle nécessaire pour sortir de la situation sans précédent dans laquelle nous nous débattions si misérablement, et peut-être enfin ce que j’ai maudit comme un attentat, est-il un de ces faits historiques qui ne seront bien jugés et bien compris, que dans un certain temps ? »... Il cesse pour sa part de s’en préoccuper et préfère vaquer aux occupations du quotidien : « Je suis fatigué, ennuyé, je n’aspire plus maintenant qu’au repos »...
Partager