Lot n° 67

HAHN Reynaldo (1874 1947)

Estimation : 2 000 - 4 000 EUR
Adjudication : 1 950 €
Description
MANUSCRIT MUSICAL autographe signé «Reynaldo Hahn»,
Pastorale de Noël, 1898; 45 pages in-fol. (plus des ff. de titres).
Important manuscrit de la Pastorale de Noël.
Pour une pièce composée par Léonel de LA TOURASSE et Gailly de TAURINES d'après un épisode du Mystère de la Passion d'Arnoul
GRÉBAN, Reynaldo Hahn a composé cette délicieuse musique de scène, simple et naïve. L'oeuvre devait être donnée à la Noël 1901 dans la salle Humbert de Romans, construite par Hector Guimard, pour des représentations pieuses empêchées pour des raisons financières et des interdictions religieuses. La partition fut publiée à la même époque par Heugel, dans une belle édition aux couvertures et titres imités des impressions gothiques.
Une représentation privée en fut donnée chez Madeleine LEMAIRE à la
Noël 1906, avec Reynaldo Hahn au piano: «Chez Madeleine Lemaire, on a fêté le “Réveillon” avec la délicieuse Pastorale de Noël de Reynaldo
Hahn, interprétée dans de charmants décors par des enfants et quelques grandes personnes, dont un âne bien vivant. Véritable soirée d'art. Ce fut exquis et l'on voulait tout faire recommencer. La partition est un véritable petit chef-d'oeuvre» (Le Ménestrel, 29 décembre 1906). La création publique eut lieu le 23 décembre 1908 au Théâtre des Arts, sous la direction de D.-E. Inghelbrecht, saluée par la critique. «La musique de M. Reynaldo Hahn n'a pas d'autre prétention que de souligner [...] le précieux mystère qui se déroule sur la scène. Et elle accomplit sa tâche avec une dignité, une sobriété, une simplicité qui ne sont point, en ce temps, de médiocres mérites. De vieux Noëls composent la partition, mais les pages qui les enchaînent, la manière dont ils sont présentés, leur instrumentation, sont d'une exquise délicatesse; quelques touches, ici une touche instrumentale, un accent, là une harmonisation, révèlent la subtilité du musicien» (Robert Brussel).
Le manuscrit comprend: Première partie. [1er tableau, Nazareth]. N° 1. Prélude, en fa majeur (puis ré) à 6/8, Andantino puis Très doux et naïvement (5 p.). N° 3. Intermède, [Départ de Notre-Dame et de St
Joseph pour Bethléem], en sol majeur à 2/4, Allegretto modéré, «Vieil air provençal» (3 p. au crayon). [2e tableau, Bethléem]. N° 4. Mélodrame.
Entrée de Notre-Dame et de Saint Joseph, en fa majeur à 2/2, Andantino (2 versions, 1 p. chaque). N° 5. Mélodrame. Prière de Notre-Dame, en ut à 6/8, Assez lent (3 p.). - 2e partie. [3e tableau, Les Bergers].
N° 6. Introduction et Chanson d'Ysambert: «Quand beau temps ils voient»..., en fa majeur à 2/4, Allegretto moderato (2 versions, 4 et 5 p.).
N° 8. Chanson de Rifflart: «De bonnes mouffles aux doigts»..., en sol mineur à 2/4, Allegro moderato (2 p.). N° 10. Mélodrame. Le Sommeil des Bergers. L'Ange Gabriel, en si majeur à 6/4, Assez lent (7 p.). - 3e partie. [4e tableau, La Crèche]. N° 12. Prélude. Les Rois Mages, en mi bémol majeur à 3/4, Majestueux (2 p.). N° 14. L'Adoration des Bergers: «O fils de majesté divine»... (2 versions, 4 et 2 p.). N° 15. Choeur final: «Or commençons tous à dire»..., en ut à 4/4, Andante sans lenteur (5 p.); signé et daté en fin: «Paris, Décembre 1898».
Le manuscrit, pour chant, choeurs et piano, principalement à l'encre bleu sombre ou noire, sur papier Lard-Esnault/Bellamy à 18 ou 20 lignes, présente de nombreuses ratures et corrections, et porte des traces de changements dans le découpage et la numérotation des musiques, dont trois sont accompagnées du premier jet; les cinq numéros manquants correspondent probablement à la réutilisation de vieux noëls.
Le manuscrit a servi pour la gravure de l'édition.
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