Lot n° 134

PAULHAN JEAN (1884-1968) — Correspondance adressée à Joë Bousquet. 1932-1950. — 61 lettres et 16 cartes autographes signées, réunies dans deux pochettes.

Estimation : 8 000 - 10 000 €
Adjudication : 10 544 €
Description
Pochette 1:
31 lettres autographes signées et 13 cartes postales autographes signées (dont une page tapuscrite), datées du 27 décembre 1932 au 13 mars 1943: 1. L.A.S, 2 p., signée J., vendredi [12-8-38];
2. L.A.S. à «Cher Joe», signée Jean P., 2 p., samedi;
3. L.A.S à «Bien cher ami», signée Jean P., 4 p., dimanche 25, encre violette;
4. L.A.S J.P., 1 p., jeudi 1933;
5. L.A.S Jean P. à «cher Joe», 2 p., lundi 8 janvier [1940];
6. L.A.S à «cher Joe», signée Jean P., 4 p, 21 décembre (39 ?);
7. L.A.S à «cher Joe», signée Jean, 6 p., 27 novembre [39 ?];
8. L.A.S à «cher Joe» signée Jean, 9 p., mardi [27 décembre 33 ?];
9. L.A.S à «cher Joe» signée Jean P., 1 p. ½, jeudi [1840];
10. L.A.S à «cher Joe» signée J.P., 2 p., vendredi [14 août 40];
11. L.A.S à «Cher Joe» signée Jean, 1 p. ½, mercredi;
12. L.A.S Jean, 2 p., mardi;
13. L.A.S à «Cher Joe» signée J., 3 p., lundi 21 mars 39;
14. L.A.S à «mon cher ami» signée Jean P., 1 p, samedi [04 mars 37].;
15. L.A.S J., 1 p. ½, lundi [26 décembre 38 ?];
16. L.A.S à «bien cher ami» signée J.P., 1 p., mercredi [août 1938 ?];
17. L.A.S J.P., 3 p., jeudi [12 août 38 ?];
18. L.A.S J., 3 p. lundi [1938 ou 1939 ?];
19. L.A.S à «Cher Joe» signée J., 1 p. ½, jeudi [26 février 39 ?];
20. L.A.S à «cher Joe» signée Jean P., 1 p. in-4, le 29 [1942 ?];
21. L.A.S à «cher Joe», signée Jean P., dimanche [13 mars 43];
22. L.A.S à «cher Joe» signée J.P., 1 p. ½, lundi [29 janvier 40 ?];
23. lettre autographe signée à «Bien cher Joe» signée Jean, 4 p., mardi [05 juin 39 ?];
24. L.A.S à «cher Joe» signée Jean, 1 p., jeudi;
25. L.A.S, samedi [1940 ?];
26. L.A.S J.P., 4 p., samedi;
27. L.A.S J.P. à «cher Joe», mercredi;
28. L.A.S à «mon cher ami» signée Jean, 4 p.;
29. L.A.S Jean P., 3 p.;
30. L.A.S Jean, sur papier cartonné, 1 p.;
31. Lettre tapuscrite à «Mon cher ami» signée Jean Paulhan, 1 p., 12 juillet 1933.
Cartes: 13 cartes postales autographes signées.
L'on joint : 18 enveloppes autographes adressées à Joë Bousquet.

Pochette 2 :
30 lettres autographes signées et 3 cartes postales autographes signées, datées du 20 mars 1943 au 21 septembre 1950:
1. L.A.S. à «Cher Joe», signée Jean, 2 p., 3 ou 4 juin 1944;
2. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 2 p., 02 août 44;
3. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean P., 3 p., dimanche [12 décembre 44];
4. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 1 p., dimanche;
5. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 5 p., lundi;
6. L.A.S à «Joe», signée J., 2 p., samedi juillet 43;
7. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 1 p. ½, samedi 21 juin 1943;
8. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 2 p., dimanche [12 juin 43];
9. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 1 p. ½, jeudi [20 mars 43];
10. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 1 p., 27 juillet 43;
11. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 2 p., samedi soir [septembre, 1943] + 1 L.A.S supplémentaire dans la même enveloppe vraisemblablement d'une autre personne;
12. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 6 p., mercredi [juin 1944];
13. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 2 p., vendredi [1943];
14. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 2 p., dimanche [1943 ?];
15. L.A.S à «Cher Joe», signée J., 4 p., vendredi, 28 janvier 44;
16. L.A.S à «Bien cher Joe», signée Jean, 2 p. in-4, 21 septembre 50;
17. L.A.S «Lie-Tzeu», 1 p. ½;
18. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 2 p., dimanche [28 octobre 48];
19. L.A.S à «Bien cher Joe», signée J., 1 p. ½, dimanche;
20. L.A.S à «Bien cher Joe», signée J., 2 p., dimanche [18 septembre 50];
21. L.A.S à «Bien cher Joe», signée Jean, 2 p., le 16;
22. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 3 p. ½, mardi;
23. L.A.S à «Cher Joe», signée J., 2 p., lundi;
24. L.A.S à «Bien cher Joe», signée Jean, p., lundi;
25. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 1 p., mardi [28 mars 45];
26. L.A.S à «Cher Joe», signée Jean, 1 p., mercredi;
27. L.A. à «Cher Joe», vraisemblablement sans signature, 6 p., dimanche;
28. L.A.S Jean, 4 p., mercredi [28 décembre 1947 ?];
29. L.A., samedi 21 septembre 1950;
30. Lettre tapuscrite avec des ajouts autographes, à «Cher Joé», signée Jean et J. à la fin, 15 juillet 1943.
Cartes: 3 cartes postales autographes signées;
- Mercredi, signée J.P.;
- 29 [août 43], à «Cher Joe», signée Jean;
- Samedi 07 juillet [1945 ?], à «Bien cher Joe», signée Jean, quelques phrases ajoutées en bas à l'encre bleue.
L'on joint : 14 enveloppes autographes adressées à Joë Bousquet.

Très importante correspondance complète, d'une qualité intellectuelle exceptionnelle, où se trouvent consignés vingt ans de vie littéraire artistique et éditoriale par celui qui fut au centre des lettres françaises.
Jean Paulhan passe à juste titre pour l'un des grands épistoliers de la littérature française du XXe siècle.
De par sa fonction de directeur de la Nouvelle Revue française, il était en contact régulier avec tous les plus grands écrivains et c'est essentiellement au moyen de la lettre qu'il oriente, conseille, commente, critique le travail de chacun d'eux.
La relation entre Jean Paulhan et Joë Bousquet commence au début des années trente, d'abord à titre professionnel. Joë Bousquet, victime d'une blessure de guerre, est paralysé et cloué au lit à Carcassonne. Jean Paulhan lui adresse des livres pour qu'il en fasse des recensions dans la N. R. F. C'est l'occasion de jugements et de portraits savoureux: «Aragon, n'est-ce pas un peu trop mélodrame ?» ou «Je n'ai pas lu Arts et idées. C'est dirigé par un ami-secrétaire de Gide, Combelle, jeune homme aux oreilles d'assassin, pas indifférent mais agité.» Il sera ainsi, tout au long de cette correspondance, constamment question des grandes figures de la vie littéraire française: Gide, Eluard, Breton, Léautaud: potins, brouilles, réconciliations, c'est toute la société des écrivains français qui défile ici, vue par celui qui en était l'un des centres. Mais ces anecdotes, si plaisantes soient-elles, ne sont pas l'essentiel. Très vite, l'échange s'approfondit et Paulhan guide son correspondant, tout en exposant sa propre esthétique. Ainsi, Bousquet étant fortement marqué à ses débuts par l'esthétique surréaliste, Paulhan lui envoie-t-il cette réflexion qui le peint tout entier: «Ni le rêve, ni la passion, ni l'inspiration ne me semblent se suffire, ni même la folie. Je ne sais comment parler de cette étrange chose qu'on appelle la raison (et de vrai, j'éprouve qu'il n'y a rien au monde qui soit plus incommunicable) mais peut-être m'entendrez-vous, si je vous dis qu'elle impose en nous et assure tout ce que la maladie, le rêve, la folie ne nous donnent que par instants.» (23.6.33).
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