Lot n° 578

EINSTEIN Albert (1879-1955). — L.A. S. « A. E. », [été 1945], à Ernst Gabor STRAUS ; 1 page et quart in-4 ; en allemand.

Estimation : 7000 - 8000
Adjudication : 9 360 €
Description
Discussion scientifique autour de la théorie relativiste de la gravitation et de l’existence de solutions à symétrie centrale sans singularité.

[Ernst Gabor STRAUS (1922-1983), né à Munich, avait fui les persécutions nazies et fait ses études de mathématiques en Palestine à l’université de Jérusalem, puis aux États-Unis ; en 1944, devenu l’assistant d’Einstein à l’Institute of Advanced Study de Princeton, il apporta comme mathématicien une aide importante au physicien, Straus formulant un cadre mathématique pour les concepts d’Einstein. Ils cosignèrent trois communications et remirent à jour ensemble de nombreuses publications anciennes d’Einstein. C’est pendant leur collaboration que fut conçue une idée nouvelle dans la recherche d’une théorie du champ unifié, qu’ils appelèrent « Théorie complexe ». La Théorie complexe se distinguait d’approches antérieures, par l’utilisation d’un tenseur métrique à valeurs complexes plutôt que le tenseur réel de relativité générale. Des communications furent ébauchées, rejetées ou retravaillées et publiées. En 1948, Straus partit comme professeur à UCLA.]

[La lettre se rattache à la préparation de l’étude Generalization of the Relativistic Theory of Gravitation, publiée dans les Annals of Mathematics 46 en 1945.]

« Ich erhalte soeben Ihren Brief mit dem Beweis, dass es singularitätsfreie B ≠ 0 – Lösungen nicht gebe. Es fällt mir dabei eine eigentümliche Sache auf, die aber richtig sein kann, wenn sie auch verblüffend aussieht. Sie sagen nämlich, dass der “erste Integralsatz” die Gleichung liefert [formule] »… Einstein vient de recevoir la lettre de Straus avec la preuve qu’il n’y a pas de solutions B ≠ 0 sans singularité. Ce qui le frappe est une chose particulière, mais cela peut être juste même si ça a l’air incroyable. Straus dit que le “premier théorème intégral” donne l’équation [formule]

Suit une démonstration, étayée de calculs…
« Wenn nun dabei sich Ihre Rechnung bestätigt, so ist es wohl erwiesen, dass singularitätsfreie Teilchen der ersten Art nicht existieren. Wenn sich dann auch noch heraustellen sollte, dass es auch keine singularitätsfreien Teilchen der zweiten Art gibt, dann wird die Theorie verdächtig. Denn die Gleichungen sind ohne die Bedingung der Singularitätsfreiheit nicht bestimmend genug.
Natürlich erübrigt sich dann die Reihen-Entwicklung, die ich Ihnen vorgeschlagen habe. Teilen Sie mir bitte mit, wenn Sie Ihre Resultate durch die Feldgleichungen geprüft haben »...
Si le calcul de Straus est maintenant confirmé, il a été prouvé qu’il n’existe pas de particules sans singularité du premier type. S’il doit également être établi qu’il n’y a pas de particules sans singularité du second type, alors la théorie devient suspecte. Car sans la condition de liberté de singularité, les équations ne sont pas suffisamment décisives. Bien sûr, il n’est pas nécessaire de développer la série qu’Einstein a proposée. Que Straus lui fasse savoir quand il aura vérifié ces résultats à l’aide des équations de champ…
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