Lot n° 342

RENOIR PIERRE-AUGUSTE (1841-1919) — Ensemble de cinq lettres autographes signées adressées à Claude MONET * — S.l., 21 octobre 1905, 1 page in-12 à l'encre.

Estimation : 10 000 - 12 000 EUR
Adjudication : 9 800 €
Description
Renoir fait le portrait de Monet.

« Je suis tellement mal en train en ce moment que je n'ose te dire de venir pour ce croquis. Néanmoins comme je vais partir pour 6 mois, je serais bien content de te voir avant si tu peux le faire sans trop te déranger... »; * La Chapelle St Briac (Ille et Vilaine) [août 1886], 2 pages in-8 à l'encre.

Belle lettre sur son séjour en Bretagne.
Il est parti brusquement de Paris, ayant vu rapidement Mirbeau et Durand-Ruel: « J'ai su cependant qu'il m'avait vendu différentes choses, en autre le portrait de Mme Clapisson, une femme nue accroupie, et des fleurs je crois. [...] me voilà dans un coin gentil. Tout y est petit, petites baies en masses avec jolies plages de sable, petits rochers insignifiants, mais la mer est superbe, il me semble que je regarde un plan en relief au Musée de la Marine. Bref, c'est joli, mais rien de grandiose.
Cependant je crois que ce n'est pas perdre son temps de venir voir.
J'ai une maison pour 2 mois, avec 5 ou 6 chambres ». Il incite Monet à venir: « J'ai vu encore peu de choses. J'ai des bateaux à ma porte et je me promets des promenades charmantes dans ces mille petites baies. C'est très curieux. [...] mon impression, c'est gentil. Dinard très joli, de jolis bateaux de pêche sur des fonds de verdure. [...] La mer ressemble plus à la Méditerranée qu'à la Manche. Elle est propre et très bleue au beau temps ». Il donne son adresse : « Maison Perrette. La chapelle St Briac »; * S.d., 2 pages et demie sur papier à entête du « Grand Hôtel Gare Saint Lazare ». « Je dois toujours t'écrire pour cette eau de vie tu en recevras 30 litres à 2,50 c'est je crois tout ce qui reste... je suis enchanté que cette exposition t'ai fait plaisir et surtout à ta femme.
Je ne voulais que mettre quelques toiles 3 ou 4 jours, pour savoir où j'en étais [...] »; * S.l., [5 septembre 1879], 1 page in-12 ? l'encre. Après la mort de Camille, épouse de Monet. « Mon cher ami. Je suis rentré à Paris et j'apprends la triste nouvelle. Je voudrais te témoigner combien je prends part à tes chagrins. Malheureusement je l'apprends un peu tard et j'ai hésité longtemps avant de te rappeler à ce que je devrais te laisser oublier. Mais j'espère que tu ne verras que la bonne intention de te rappeler ton ancien ami Renoir »; * S.l., [fin mars ou début avril 1888], 2 pages in-12 ? l'encre. Renoir fait part des difficultés et de l'urgence liées à l'organisation d'une exposition de plusieurs impressionnistes dans la galerie Durand-
Ruel. Il s'agit vraisemblablement de l'exposition à la galerie Durand-Ruel en mai et juin 1888. Renoir écarte la possibilité d'organiser l'exposition dans la galerie Georges Petit. L'artiste semble faire allusion à la concurrence qui existe alors entre les deux marchands d'art qui se disputent les faveurs des impressionnistes en s'attachant, par le biais de rentes, leur exclusivité. « Mon avis serait de remettre à l'année prochaine. Je ne me suis informé de la salle Durand que pour Wister [Whistler] et Rodin. Je suis fort peu content de moi, et j'ai tout à gagner à attendre. Mais je ne suis pas seul. Si nous laissons une année passer c'est tout à refaire, ce qui est encore préférable quoique ennuyeux à une mauvaise exposition faite sans les éléments complets. Réfléchis et réponds vite car on a demandé la salle (de la part de Puvis de Chavannes un groupe d'artistes) et je ne puis faire attendre Durand éternellement. Si nous nous décidons c'est gros de difficultés. Pour être chez nous, il faut être ferme, ou ne rien faire.
Nous six Wistler Rodin toi moi Sisley, Madame Morisot, Fantin s'il veut et Jon-king [Jongkind] si tu veux, pas d'autres, et peut-être les étrangers qui ont adhéré s'il y a, pas plus... ».

♦ Rare et bel ensemble.
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