Lot n° 95

Paul ÉLUARD]. Au défaut du silence. Sans lieu ni date [Paris, 1925]. Grand in-4, demi-chagrin rouge, dos lisse, …

Estimation : 5 000 - 6 000 EUR
Adjudication : 12 000 €
Description
Au défaut du silence. Sans lieu ni date [Paris, 1925].
Grand in-4, demi-chagrin rouge, dos lisse, entièrement non rogné, couverture conservée (reliure de l' époque).
Édition originale.
Tirage unique à 51 exemplaires, celui-ci un des 50 sur papier de Hollande (nº 8).
Rare livre illustré de 20 dessins de Max Ernst reproduits à pleine page et comportant plus de cent trente études du visage de Gala, compagne du poète.
“La collaboration qui unit Éluard à Max Ernst depuis Répétitions et Les Malheurs des immortels est tout aussi manifeste dans Au défaut du silence [...], un chef-d'oeuvre auquel pourtant il n'est guère fait référence” (Lucien Scheler).
Exceptionnel envoi autographe signé de Gala : à Louis Aragon ami de tous les jours
Gala
Cet “ami de tous les jours” devait cependant être sept ans plus tard la cible d'attaques virulentes des Surréalistes suscitées par la publication du poème Front rouge. Éluard fut parmi les plus violents : en mars 1932, dans une lettre adressée à André Breton, il fustige “cette canaille d'Aragon”, “ce sale individu” à “la malhonnêteté crapuleuse”.
Liés par leur engagement politique, les deux poètes devaient toutefois se réconcilier durant la
Seconde Guerre mondiale et, en 1948, Aragon préfaça les Poèmes politiques de Paul Éluard.
Bel exemplaire en reliure du temps : elle a sans doute été exécutée sur les instructions de Paul
Éluard. L'exemplaire de l'édition originale de L'Athlète des pompes funèbres de Picabia doté d'un envoi au poète est ainsi relié de manière identique (cf. catalogue Jean-Paul Kahn I, nº 74).
On a relié en tête le manuscrit autographe de l'ouvrage.
Il comprend un feuillet de parchemin de réemploi (texte d'une ordonnance royale manuscrite du XVIIIe siècle) portant le titre et six feuillets in-folio sur papier vergé ancien.
(Centre Georges Pompidou, Paul Éluard et ses amis peintres, 1982, p. 108 : “En 1925, paraît
Au défaut du silence, hommage à Gala composé de courts poèmes incisifs, ornés de dessins à la plume pris sur le vif par Max Ernst. Là encore Éluard et Ernst se retrouvent parfaitement proches pour cerner la personnalité, le visage, les yeux flamboyants de Gala, «déesse méprisante et masquée».”)
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