Lot n° 551

Antoine-Marie de lavalette (1769-1830) homme politique, directeur des Postes sous l’Empire, sauvé par sa femme de la prison. L.A.S., 14 février [1809], au général Sébastiani ; 4 pages in-4 (petite fente à un pli).
On joint 4 documents...

Estimation : 500  -  600 
Adjudication : 704 €
Description
sur « l’affaire Lavalette » aux Cent Jours : une L.A.S. de dénonciation du Président Séguier au procureur général, 12 septembre 1815 ; et 3 imprimés : un signalement, sa Vie politique et militaire, et une Relation de la fuite de M. Lavalette par Dupin, avocat, avec traduction italienne. Plus le livre de Georges d’Heylli, L’Évasion de La Valette (1815), documents inédits (Rouquette, 1891, tiré à 200 ex., demi-reliure)..Longue lettre confidentielle écrite quelques semaines avant le début de l’offensive autrichienne, et sur la disgrâce de Talleyrand.
Il a enfin vu Clarke, qui est l’homme le mieux disposé à son égard, mais pour obtenir son déplacement il faudra attendre les événements du Nord : « tu es à Madrid, tu n’as rien à faire, et je ne doute pas que l’Empereur ne te mette un des premiers sur la liste de ceux qui feront la campagne contre l’Autriche si elle a lieu »… Il rapporte ce que l’on sait et ce que l’on suppose d’une mission à Vienne du secrétaire de légation de Metternich, puis parle des préparatifs français : « Nous armons, nous nous préparons mais a la maniere de l’Empereur – c’est a dire que le terrain est désigné dans sa tête, les mouvemens déterminés, les heures calculées et tout s’ebranlera au premier signe »… Le maréchal Davout serait venu « pour recevoir les derniers ordres »… Lavalette déplore l’ignorance et les fausses comparaisons des bavards : « Battue des Russes, à la bonne heure. Mais une nation si brave il y a cent cinquante ans, si valereuse sous de grands monarques, et qui combat pour les princes et son dieu, c’est impossible – s’il y a douze millions d’habitans, il y a donc huit cens mille combattans, le calcul est clair – et des gens écrasés par une révolution du peuple, encore meurtris des coups de la liberté populaire, trouvaient superbe qu’une nation s’elevat toute entiere et fît une révolution semblable à la notre – aussi nos bulletins etaient traités de mensongers, nos victoires de défaites […]. En arrivant l’Empereur a tout sçu – et cette fois il est tombé sur Mr de T. – je ne sçais ce qu’il y a de vrai dans les propos qu’on lui fait tenir et dans ceux qu’il a laissés dire devant lui dans la société, mais il les a crus assez graves pour être punis, et après une scène qui a dit-on été très vive, il a donné a M. de Montesquiou la clef de grand chambellan. Le vice grand électeur a soutenu cette disgrace en homme qui connaît le terrain. Il y a montré de la modestie, de la douleur, mais point d’abbatement. On le voit partout comme à l’ordinaire, et comme je lui crois au fond un grand dévouement a l’Empereur, je ne doute pas que cette disgrace n’ait un terme »… Après avoir évoqué le départ du comte Romanzoff, qui emporte « une profonde admiration pour le maître du monde », il recommande de brûler cette lettre : « Les confidences de l’amitié tu le sçais se flétrissent au grand jour »…
Partager