Lot n° 631
Sélection Bibliorare

SAINT-DOMINGUE. Jean BOUDET (1769-1809) général, comte de l’Empire. 2 L.S., Q.G. au Port-Républicain [Port-au-Prince] an X (février-mars 1802), au général en chef de l’Armée de Saint-Domingue, Victor-Emmanuel Leclerc ; 5 pages et demie...

Estimation : 500  -  600 
Adjudication : 704 €
Description
in-fol., en-têtes Le Général de Division Boudet, petites vignettes (papier un peu bruni)..Expédition de Saint-Domingue. 18 pluviôse X (7 février 1802). Les Noirs revêtus du pouvoir, pour la plupart « sans moyens mais fermes de caractère gouvernent les autres par la terreur, c’est le cas particulier du général Dessalines ; il n’i a pas de traits qu’il ne commette pour forcer les noirs à l’insurrection, & malheureusement cet homme a déjà trop fait de mal, pour que je puisse esperer qu’il revienne »… Dessalines l’a accusé d’être venu lui ravir ses droits ; Boudet a répondu que les troupes de Dessalines avaient, les premières, fait feu sur celles de la République qui venaient assurer leur liberté ; cependant ses « excès affreux » n’ont pas cessé. « Il a à peu près 3000 hommes sous ses ordres ainsi que les généraux Bélair & Paul Louverture ; le canon d’allarme qu’il ne cesse de tirer pour réünir tous les cultivateurs, produit un desordre genéral qui ne peut que lui être nuisible, ce général est la terreur des negres & le lieutenant principal de Toussaint »… Il rend compte de démarches auprès du général Laplume, et lui adresse un échange entre le secrétaire général du gouvernement et Toussaint Louverture. « Je joue ici la comédie ; hier on fut à la messe avec pompe ; j’ai passé en revue la garde nationalle ; j’ai organisé un bataillon de negres »… Latouche-Tréville a débarqué toute l’artillerie de la marine… Boudet craint de ne pouvoir fournir au général Rochambeau les munitions de guerre et de bouche ; sa division est forte de 2800 hommes, « officiers compris »… 24 ventôse (15 mars). Il appuie la demande de changement de division du général d’Arbois, et déplore ne pouvoir rejoindre Leclerc, « pour prendre ma revanche » : les chirurgiens ont sondé sa plaie [il fut blessé au talon à l’attaque du fort de la Crête le 11 mars] : « l’os n’est point fracturé, mais il paraît avoir été violament touché & les tandons déchirés »…
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