Description
doré (Reliure de l'époque). Précieux recueil de 33 textes saint-simoniens, constitué, selon toute vraisemblance, par Aglaé Saint-Hilaire, dite Madame Mathieu, saint-simonienne emblématique et figure du féminisme sous la Monarchie de Juillet. Le nom de cette saint-simonienne est inscrit à la plume sur sept de ces pièces (envois ?). Une provenance exceptionnelle. Née en 1793, orpheline de mère, Aglaé Saint-Hilaire fut élevée dès son plus jeune âge par la propre mère de Prosper Enfantin. En mai 1830, elle prit une part active aux réunions des femmes saint-simoniennes et, avec le titre de « chef de maison », assuma une partie de l'intendance de la communauté installée rue Monsigny. Intimement liée alors, semble-t-il, avec le « Père », elle fut en tout cas sa confidente, voire son égérie, et l'un de ses soutiens les plus actifs dans les débats sur la morale qui déchirèrent le mouvement saint-simonien. Lors du procès de 1832, elle se présenta comme l'une des deux « conseils » d'Enfantin, et fut nommée Membre du Collège, comme Claire Bazard et Cécile Fournel. Enfin, elle reçut la responsabilité de veiller sur la maison de Ménilmontant pendant l'incarcération, puis le séjour en Égypte du chef du saint-simonisme (cf. Maitron). Aglaé Saint-Hilaire est l'auteur d'une Note dans le Procès en la cour d'assises..., pp. 309-317 (voir le tome III) : Le Père Enfantin a témoigné le désir d'avoir pour ses conseils deux femmes, et cette demande tout-à-fait hors des usages reçus au barreau comme ailleurs, puisque la femme ne se présente partout comme mineure, a été rejetée. Je suis une de ces femmes ; j'ai obtenu, ainsi que ma compagne, de rester près du Père Enfantin pendant les débats. [...] s'il m'avait été permis de parler, j'aurais pu plaider la cause des femmes avec avantage, et faire sentir la nécessité de s'occuper de leur affranchissement. Sont rassemblés dans ce recueil, sous le titre général Livres saint-simoniens, des opuscules et autres pièces imprimées, la plupart extraits des journaux Le Globe et L'Organisateur. Le recueil se divise en quatre tomes qui débutent tous par un faux-titre et un titre spécialement (?) imprimés, ce dernier sans mention d'imprimeur ni de date mais donnant la liste des textes contenus dans chaque volume. Le tome I s'ouvre par un portrait lithographié de Prosper Enfantin. Citons, parmi les textes les plus importants : - Économie politique et politique. Articles extraits du Globe. Deuxième édition. Paris, Au Bureau du Globe, mars 1832 (cf. Fournel, p. 80, pour l'édition originale de 1831 tirée à 3000 exemplaires et rapidement épuisée). - Politique industrielle et système de la Méditerranée, 1832 (cf. Fournel, p. 85) : réimpression du Système de la Méditerranée de Michel Chevalier. - Procès en la cour d'assises de la Seine, les 27 et 28 août 1832. Paris, Librairie saint-simonienne, Johanneau, 1832. Édition originale, tirée à 1000 exemplaires selon Fournel, p. 110. Une planche lithographiée contenant les portraits d'Émile Barrault, Michel Chevalier et Charles Duveyrier. Ce procès fut un épisode essentiel de la vie de la communauté saint-simonienne (cf. Utopie, cat. BnF, n°186). - Procès en police correctionnelle, le 19 octobre 1832. Paris, Librairie saint-simonienne, Johanneau, 1832. Édition originale, tirée à 1500 exemplaires selon Fournel, p. 110. Portrait lithographié d'Henri Fournel (relié en tête du Procès précédent). - un prospectus dépliant intitulé : Le Père, à la Reine des Français, daté de Ménilmontant, 9 novembre 1832 : la Femme est encore esclave ! [...] La Femme s'affranchira ! Elle dépouillera enfin l'homme de sa brutalité, en brisant l'instrument du supplice. Reine ! plus d'échafaud ! plus de sang humain versé par l'homme. Des rousseurs. Frottements à la reliure, petit choc sur un plat.