Lot n° 21

HENRI III. Lettre signée « Henry » contresignée par Nicolas de Neufville de Villeroy en qualité de …

Estimation : 600 - 800 EUR
Adjudication : 2 125 €
Description
Lettre signée « Henry » contresignée par Nicolas de Neufville de Villeroy en qualité de secrétaire d'État, adressée à Louis Chasteignier, sieur d'Abain. Paris, 13 juillet 1587. 1 p. in-folio, adresse au dos, bords légèrement effrangés. « ... Je m'asseure que, suivant mes lettres de publication de la gendarmerie scellées que je vous ay particullierement escriptes, vous vous serez mis en tout debvoir de faire acheminer votre compaignie de gens d'armes au lieu ou elle se doibt rendre. Neantmoings, les advis que j'ay de toutes partz que les Allemans s'advancent tant qu'ilz peuvent en grand nombre pour entrer en mon royaume, sont cause que je vous faictz envoier ceste recharge pour vous prier faire advancer vostredicte compaignie & vous donner ordre qu'elle se trouve en ma ville de Gian [Gien] sur la riviere de Loire le premier jour d'aoust prochain, sans qu'il y ayt aucune faulte, d'aultant qu'ayant faict estat de vostredicte compaignie & des aultres que j'ay mandees pour me servir en l'armee ou je veulx me trouver en personne, si elle y manquoit, la religion catholicque, mes affaires & mes bons subjectz en receveroient trés grand prejudice & dommage. Vous donnerez doncques ordre que mon intention soit executee, advisant que plus vous y userez de dilligence & plus me sera agreable le service que vous me ferez... »
Quand le futur Henri IV guerroyait contre Henri III. Le traité de Nemours, conclu le 7 juillet 1587, ôtait aux réformés la liberté de culte et de conscience dans le royaume de France, et relança les hostilités. Toutes les négociations échouèrent. Catherine de Médicis ne parvint pas convaincre le roi de Navarre (futur Henri IV) de demander une trêve, de se convertir et de revenir à la Cour. Henri III, qui peinait à financer l'entretien de ses troupes, tenta en vain de convaincre Guise de faire des concessions à Navarre pour éviter une invasion allemande en soutien. Ce dernier cherchait en effet à gagner du temps et à obtenir le secours de troupes levées par les princes protestants allemands – qui envoyèrent en vain une délégation auprès d'Henri III pour obtenir une conciliation. En définitive, avec l'aide financière de l'Angleterre, le régent du Palatinat Jean-Casimir organisa deux armées avec les électeurs palatin, de Saxe, de Brandebourg, et les landgraves de Hesse : les troupes françaises furent conduites par le duc de Bouillon, et les troupes allemandes et suisses par le burgrave Fabien de Dohna. Henri III envoya alors le duc de Joyeuse contre Navarre, Guise contre les Allemands, et s'établit lui-même sur la Loire avec le gros des troupes pour empêcher la jonction des deux armées protestantes. Joyeuse fut défait et tué le 20 octobre 1587 à la bataille de Coutras, mais, minée par l'incompétence et les dissensions, l'autre armée fut vaincue par Guise à la bataille de Vimory le 26 octobre 1587. L'image de Guise en ressortit renforcée, celle du roi au contraire abaissée.
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