Lot n° 900

HAUSSMANN Georges (1809-1891) — Préfet de la Seine sous Napoléon III, il transforma Paris — 50 L.A.S. «G. B. Haussmann» (ou initiales), Cestas et Nice 1868-1887 et s.d., à Lucien MICHAUX ; 119 pages in-8 ou in-12, la plupart à son chiffre...

Estimation : 2500 - 3000
Adjudication : 1 977 €
Description
couronné ou à ses adresses Château de Cestas par Pessac (Gironde) et Villa Montboron, Nice, une enveloppe.
Importante correspondance à son homme de confiance. [Lucien MICHAUX était chef du Bureau des Beaux-arts, fêtes et réceptions à la Préfecture de la Seine, et un ami proche du Baron  Haussmann, qui, de son château de Cestas ou de sa villa niçoise, le charge de nombreuses commissions ; il lui parle souvent de sa famille, y compris de sa fille naturelle, Francine-Eugénie Cellier, née en 1859 d'une actrice de l'Opéra, Francine Cellier.
Nous ne pouvons donner ici qu'un rapide aperçu de cette riche correspondance.]

Les premières lettres concernent les dégâts de rouille aux «quatre statues candélabres (Carrier-Belleuse)» de son perron, qui n'ont pas été cuivrées par Oudry, MM. Baltard et Durenne ayant employé un autre procédé (16 septembre 1868) ;
la «sottise» de BALTARD coûtera cher à réparer, mais Adolphe Alphand suggère une peinture au cuivre (21 septembre 1868)...
Il est très mécontent de son portrait par Henri LEHMANN, et des photos qui en ont été faites, ainsi que des photos de lui-même par Léon Crémière (29 septembre 1868)...
Gratitude pour les bons procédés des Michaux pour Francine, «cette pauvre petite, qui est bien isolée pendant mon absence» (27 mars 1870)...

Craintes pour ses objets de valeur pendant le siège et la Commune de Paris ; remarques narquoises concernant l'éventuelle nomination aux fonctions de préfet de Charles MERRUAU ou Léon SAY (31 mai 1871)...
Il répond longuement à l'idée de se présenter sur une liste électorale de conciliation : «J'admets que mon nom soit un moyen énergique de protestation contre la tentative de destruction de Paris, que tous mes efforts ont tendu à rendre digne du rôle de capitale du monde civilisé ; je suppose qu'aucune haine, envie ni prévention n'ait survécu, contre moi, à la catastrophe du 4 septe dont le 8 mars a été le dernier acte et l'incendie de l'Hôtel de Ville le dénouement ; je crois qu'on doit bien reconnaître maintenant que mes grandes artères étaient des voies de stratégie, préparées en prévision d'un soulèvement des faubourgs par les intrigues socialistes et internationales, et non pas, comme on le disait, de fastueux et inutiles embellissements»... Il a d'ailleurs défendu l'enceinte de Paris contre des projets financiers, maintenu les servitudes militaires, veillé à l'approvisionnement de la capitale et aux transports, etc. ; mais il faudrait que cette candidature soit proposée par un grand journal non suspect de bonapartisme (12 juin 1871)...
Suite du projet de candidature à la députation, où il est question du Baron Poisson, Paillard de Villeneuve, Émile de Girardin, Henry de Pène, puis de Rouher, Thiers, Léon Say (23 juin 1871)...

Dans les années 1880, il charge Michaux de surveiller ses affaires financières, évoquant le Crédit foncier, le Comptoir foncier, le Souscomptoir des Entrepreneurs, la Société immobilière de Montmartre, la Compagnie du Sphynx, la Foncière de France, la Rente foncière, la Banque parisienne, la Société générale... Préparant ses Mémoires, il parle de ses lectures de procès-verbaux du Conseil général de la Seine pendant son administration, et pose des questions à son ancien collaborateur, réclamant des informations et des documents sur des ingénieurs, des routes, l'Exposition universelle, les anciens conseillers de préfecture et d'arrondissement, députés, etc.

─ On joint :
- 2 L.A.S. à Marie Michaux ou à M. Grandval, et des brouillons autographes de 5 lettres (dont 2 à NAPOLÉON III) ;
- les manuscrits autographes de 5 discours (un au Conseil général en décembre 1868, un incomplet sur les démolitions) ou toasts, d'une note pour le secrétaire de service, d'un communiqué de presse, et un croquis au crayon d'une pièce d'orfèvrerie.
- Plus un ensemble de lettres à Michaux par diverses personnes de la famille Haussmann : sa mère, née Caroline Dentzel (1) ; sa femme Octavie de Laharpe Baron ne Haussman (2, plus la copie d'une lettre politique de son mari, 29 juin 1871) ; leur fille Valentine, Vicomtesse Pernety, puis Mme Georges Renouard (19) ; ses gendres Joseph Pernety (1), et Camille Dollfus (5) ; son neveu Emmanuel Artaud-Haussmann (2) ; sa maîtresse Francine Cellier (6), son ancien chef de cabinet et directeur de la Caisse des Travaux de Paris, Benjamin Laurand (1), etc.
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