Lot n° 912

LAFAYETTE Marie-Joseph de (1757-1834) — Général et homme politique — 2 L.A.S. «Lafayette» et «Lf», 1828-1833 ; demi-page in-4 avec adresse, 4 pages in-4 très remplies.

Estimation : 3000 - 4000
Adjudication : 9 360 €
Description
Importante lettre politique à sa petite-fille Nathalie.

La Grange 21 septembre 1828,
au journaliste libéral Joseph MASCLET, dit «Eleuthère». Lasteyrie lui aura donné de ses nouvelles : «je ne compte pas aller à Paris avant la session prochaine à moins que je n'y fasse un séjour de quelques heures en revenant d'un dîner auquel plusieurs de mes commettants de Meaux ont bien voulu m'inviter. Je n'y verrais que la famille Maubourg justement désolée de la mort du gal Andreossy, le ministre américain, et vous dont je voudrais voir par moi-même l'état après le premier essay des eaux»...

Paris 29 mai 1833,
à sa petite-fille Nathalie, Mme Adolphe PÉRIER.
Longue lettre parlant de leurs proches, mais aussi d'affaires politiques : la mairie de Carpentras ; le républicanisme conventionnel opposé à l'école du républicanisme américain ; l'espionnage dont il a été l'objet ; des conflits sociaux...
«La maxime du gouvernement est de dévoiler, et de tromper comme la mienne était d'éclairer et de réunir»...
Sa doctrine est celle «des droits naturels et sociaux, de la souveraineté du peuple, et ce peuple armé tout entier et nommant ses officiers, regardant l'élection de toutes les magistratures et surtout de la présidence comme le complément de l'ordre social [...].
Je crois bien important que les vrais républicains, les hommes des choses et non des mots qui mettent la liberté avant tout, cherchent à rassurer les esprits ridiculement effarouchés, comme si, en supposant même le triomphe momentané des seuls anarchistes, ce qui n'est pas possible, les amis de la justice et de l'ordre légal, et même la partie saine et désintéressée du juste milieu ne se rallieraient pas bien vite aux adversaires de l'anarchie. Il m'est revenu que des hommes très vifs, Étienne Arago, Raspail, La Boissière, étaient dans les idées d'ordre, et de désapprobation des mesures et des propos dont on fait peur aux masses ignorantes ou timides. On est plus faible, non de sentiment mais d'expression parmi quelques amis plus rapprochés de nous, ce qui craignent de passer pour aristocrates. Trois ou quatre députés cherchent bien aussi à se populariser en flattant les opinions les plus extrêmes. Mais en général l'esprit public s'améliore tout doucement des deux parts»...
Il évoque ensuite sa protestation contre les «mauvais traitements infligés aux condamnés politiques» à laquelle on a répondu par des dénégations...
Il parle aussi du Général Fabvier, d'une visite à Mme de Montagu à Fontenay, etc.

─ On joint :
- une P.A.S. en faveur d'une personne très active dans la journée du 29 juillet 1830 entre l'Hôtel de Ville et Saint-Cloud (demi-page oblong in-8).
- Plus une L.A.S. de sa femme, née Adrienne de Noailles, 28 décembre 1787,
et
- une de leur fille Anastasie, Mme Just de Faÿ de La Tour-Maubourg, 10 mai 1831 ;
et
- une vignette publicitaire gravée représentant l'arrivée triomphale de Lafayette à Castle Garden (New York) en 1824.
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