Lot n° 974

SPULLER Eugène (1835-1896) journaliste (cofondateur, avec Gambetta, de La République française), historien, homme politique et ministre — MANUSCRIT autographe signé «E. Spuller», [Danton, avril 1890] ; 4 pages in-4 découpées pour impression...

Estimation : 100 - 120
Adjudication : 195 €
Description
et remontées (marques au crayon bleu de l'imprimeur).
Défense de DANTON.

À la suite de la décision du Conseil municipal de Paris de donner le nom de Danton à une rue que l'on ouvrira dans le quartier jadis habité par le révolutionnaire, le sénateur WALLON a interpellé le ministre de l'Intérieur, et provoqué un «débat historique» qui a fait entrevoir «un commencement de justice [...] pour cet homme d'État tant calomnié qui, pour servir la Révolution et la France, s'est montré prêt à tout sacrifier, jusqu'à la gloire, jusqu'à l'honneur de son nom»...
Dans sa savante défense du personnage, Wallon a omis de dire que Danton fut l'initiateur et l'organisateur de la défense nationale en 1792, «et qu'à ce titre les Français lui doivent une éternelle reconnaissance. Mais si M. Wallon avait dit cela, comment aurait-il pu parler des massacres de Septembre dont il se dit convaincu que Danton a été l'un des principaux auteurs ?»...
Or, c'est un préjugé dû au «prétendu portrait» donné du tribun par Taine, et Spuller signale des travaux récents... Danton demeurera «un des Français qui, avec Louis XI et le grand Cardinal de Richelieu, ont le plus fait pour la France. Le Roi et le Prince de l'Église ont constitué la France ; l'avocat Danton l'a défendue et sauvée. Un autre plébéien, avocat comme Danton révolutionnaire comme lui, héritier de son génie et de son patriotisme, l'a défendue aussi, sous l'empire de la même inspiration nationale» :
c'est GAMBETTA. «À de tels hommes, on ne doit pas marchander les témoignages de la reconnaissance nationale, car cette reconnaissance est gravée dans le coeur du peuple et ne s'effacera jamais»...
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