Lot n° 639

AVIATION 75 L.A.S. de Samuel, Philippe, Marc et Richard LANGLOIS, 1915-1919, à leur oncle le Dr Daniel …

Estimation : 500 - 700 EUR
Adjudication : 585 €
Description
75 L.A.S. de Samuel, Philippe, Marc et Richard LANGLOIS, 1915-1919, à leur oncle le Dr Daniel BERTHELOT (4 à leur oncle André Berthelot) ; 140 pages formats divers, quelques adresses et enveloppes. 

Correspondance de quatre pionniers de l’aviation militaire. Intéressant ensemble de témoignages de la Guerre par quatre frères, petits-fils de Marcellin Berthelot. Richard et Marc LANGLOIS furent radiotélégraphistes, Samuel pilote, et Philippe co-pilote mitrailleur. Dès 1916, tous les quatre volent régulièrement, pour des missions de renseignement ou pour combattre. * Marc, engagé volontaire, incorporé le 2 septembre 1914 au 7e régiment du génie, versé au détachement radio de la Xe armée en décembre, écrit des lettres d’un grand intérêt technique et historique. 26-28 décembre 1915, détails sur les appareils, des essais d’émission, la contre-attaque aux gaz asphyxiants… 24 mars 1916, à propos d’Avocourt et Verdun ; visites au front de Stéphen Pichon et Louis Barthou… 22 avril, précisions sur leurs appareils TSF, la pièce de 240 qui tire avec avion de chasse, leurs essais de circuits oscillants… 25
mai, sur la démolition des hangars et des avions ; détails sur le réglage des avions… 6 mai 1917, il a eu beaucoup de travail pour monter les petits émetteurs sur les sopwith de l’escadrille, et pour installer un récepteur à amplificateur pour suivre les avions du front… 28 août, il a rejoint Philippe et Samuel à leur escadrille : il raconte la dévastation vue depuis l’avion… 9 avril 1918 : « C’est une vraie veine que l’escadrille soit passée sur Salmson pour ces attaques, sans quoi elle aurait peut-être eu le double de pertes »… 23 mai : « Les chasseurs boches sont nombreux et agressifs »… 6 septembre : « L’avance se poursuit, et l’aviation suit, d’heure en heure, la progression régulière des troupes […]. Samuel a eu avec Philippe une aventure qui aurait pu finir très mal. Son avion a reçu en liaison d’infanterie un obus de plein fouet qui a éclaté en touchant la mitrailleuse de l’avant. Sam a eu la figure criblée d’éclats de verre »… 8 novembre : « Ici, c’est un pays qui n’a pas encore vu d’aviation. Alors on se croirait revenu aux beaux jours de l’aviation où tu pilotais d’une main ferme le Blériot monoplace… Les civils accourent avec des bouquets tricolores, le maire fait une allocution bien sentie et le pilote n’ose plus faire partir son moteur de peur de tuer les petits gosses par son hélice »…
* Richard se trouve au service téléphonique en décembre 1915. 12 janvier 1916, il décrit le fonctionnement de son projecteur pour faire des signaux aux avions : il faut trois hommes pour le manœuvrer… Mai [1916], on se préoccupe beaucoup des gaz : il décrit sa propre expérience… 28 février 1919, on lui confie l’installation des postes à ondes entretenues à Marseille…
* Philippe a commencé dans les tranchées : ses lettres de 1915 racontent fidèlement la vie du soldat … 2 avril [1917], grâce à l’intervention de son oncle auprès du médecin major, il est jugé apte à entrer dans l’aviation… 3 mai 1917, il suit des cours « amusants sur l’interprétation des photos » ; ils vont commencer des tirs aériens. « Nous ne montons ici que sur Farman, G4, R4. – De vieux coucous bons pour la réforme »… 7 juin [1918], il est enchanté de ses heures de vol, mais désolé de voir que Sam est toujours sur Farman, « peu maniable, lent, mal armé. Ses qualités de pilote ne peuvent se faire jour », alors que les boches sont très actifs…
* Samuel, engagé volontaire, fit son apprentissage de l’avion à 17 ans au centre de Longvic, près Dijon. 24 mars 1916, il parle du Renault 80 HP et du Canton-Unné, qu’ils étudient. « Je suis monté l’autre jour en Maurice Farman (mon futur appareil !) avec le pilote assez connu je crois, Martinet : j’ai constaté avec plaisir la facilité de conduite et surtout la sécurité inspirée par cet excellent appareil »… 24 février 1917, les nouveaux appareils Farman, de 150 et 170 H.P., l’enchantent : il détaille leurs qualités… 17 mars 1917, enthousiasme à propos du nouveau commandant de l’aéronautique, des Sopwiths et du nouveau Bréguet… 29 décembre 1918, ils ont essayé tous les avions boches et les ont renvoyés à l’arrière… On joint 5 L.A.S. de leur père l’historien Charles-Victor LANGLOIS, et 6 d’autres membres de la famille ; quelques notes autogr. et minutes de Daniel BERTHELOT à propos de ses neveux ; et 5 photographies de petit format envoyées par Marc, du Salm de Richard, de ruines etc.
Partager