Lot n° 111 

SUARÈS, André (1868-1948), poète et écrivain français. M.A.S. intitulé «Lettre d'André …

Estimation : 200 - 250 EUR
Adjudication : Invendu
Description
SUARÈS, André (1868-1948), poète et écrivain français. M.A.S. intitulé «Lettre d'André Suarès à Edouard Champion». Paris, 7 juin 1925. Page de titre et 12 pp. in-4. Encre rouge sur papier vergé épais. Déchirure à la pliure du feuillet-chemise.
Beau manuscrit de Suarès adressé à son ami et éditeur Edouard Champion. Il débute par cette dédicace «Au père des enfants d'Edouard et à l'ami de ses amis ce qui sans doute est beaucoup plus rare». «On lit dans W-G-Aston : «Le Ronin est un samouraï qui a quitté son prince, tant son humeur indocile trouve d'ennui à servir, et tant son goût de la Liberté lui rend insupportable la sévère discipline du Yasiki. Il court sur cette classe d'hommes une foule d'Histoires tragiques : on leur attribue toute sorte de crimes atroces [....]». Il y aura chez vs, mon cher Édouard, quarante neuf petits livres tirés à quarante neuf exemplaires, et qu'après tout il n'est pas tout à fait sûr que six de vos auteurs n'aient pas du génie comme quatre. Le compte y sera. Un bon éditeur doit tout prévoir. Et puisque je suis le parrain de cette entreprise, je calcule avec soin le titre que j'y donne. Nous allons être la terreur ou le remords des bibliophiles ; et les critiques vont nous vouer une rancune choisie. Toutefois, quarante huit Ronins peuvent dormir tranquilles : dès l'instant que je suis là, toute la haine sera pour moi seul [...]. Quoi de plus ? ce quai [Malaquais] illustre, qui mène en amont à Notre Dame, et en aval aux Tuileries du Roi que, là bas, couronne la Concorde, passe sans doute par le coeur de l'Occident et du monde. Rome et les thermes d'une part, les Champs Elysées de l'autre, et cet Arc où toutes les capitales sont invitées au triomphe de l'esprit, la Seconde Athènes est ici [...]. Et je m'en vais aussi, toujours solitaire, retrouver la poésie, soleil du soir, dans ma maison silencieuse où, j'espère, un rayon de la lumière natale est porté, chaque matin, par une abeille de l'Acropole [...]».
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