Lot n° 466

Robert d’ORLÉANS, duc de CHARTRES (1840-1910), petit-fils de Louis-Philippe, militaire ; il …

Estimation : 150 - 200 EUR
Adjudication : Invendu
Description
Robert d’ORLÉANS, duc de CHARTRES (1840-1910), petit-fils de Louis-Philippe, militaire ; il fut autorisé à participer à la guerre de 1870 après la chute de l’Empire et servit (sous le pseudonyme de Robert Le Fort) comme chef d’escadron dans l’armée de la Loire ; colonel en 1878, puis exilé en 1886. L.A.S., Campement de N’Gaouss 9 septembre [1871], à l’ancien député Louis-Charles Estancelin (1823-1906) ; 8 pages in-8.
Belle lettre d’Algérie. Robert d’Orléans, « chef d’escadron aux 3e Chasseurs d’Afrique », rappelle à Estancelin que c’est à son intervention qu’il doit de pouvoir « servir régulièrement » son pays : « Voilà une chose que je ne pourrai jamais oublier ». Après avoir passé quinze jours à Constantine, il a « reçu l’ordre de rejoindre avec un convoi la colonne du gal Saussier, une de celles qui a le plus fait, puisqu’elle a eu depuis 6 mois 28 engagements. […] J’ai le commandement de 2 escadrons du régiment. Je vis en bon camarade avec tous les officiers et j’ai la conscience tranquille de faire mon devoir quelque pénible qu’il puisse être par moments. J’ai eu l’autre jour [l’occasion] de prendre part à un engagement dans lequel nous avons flanqué une bonne pile à Achmed bey et à ses insurgés. Il y en a eu une centaine sur le carreau. On dit même des femmes – les gourbis, les tentes ont été brulés – les troupeaux rasés. C’est très cocasse un combat arabe – […] une pétarade épouvantable, on entend siffler quelques balles, tout le monde tire de tous les côtés, on croit qu’il n’en restera pas un et au fond généralement le soir on se retrouve en bonne santé. […] En somme l’Insurrection tire sur sa fin – quand Bou Mezrag sera rendu ou en fuite ce sera fini dans la province sauf le Sud où il faudra faire une expédition vers Xbre. […] J’ai retrouvé le buste de mon père à Sétif – partout beaucoup de souvenirs de l’oncle Aumale – surtout les Arabes lui sont restés attachés. Les journaux de la province sont plus ou moins communeux, à peu près comme les colons, ont beaucoup crié contre ma venue, contre ma nomination extra légale etc… Comme ils n’ont attaqué ni mon honneur personnel ni le bouton que j’ai l’honneur de porter je les ai laissé crier – je suis resté dans mon rôle d’officier supérieur et comme ils ont vu qu’il n’y avait pas à mordre ils me laissent tranquille. Ils commencent même à mettre bien de l’eau dans leur vin en voyant que le projet de faire dissoudre immédiatement l’assemblée ne réussit pas. »…
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