Lot n° 194

Joris-Karl HUYSMANS (1848-1907). L.A.S., à un confrère ; 3 pages petit in-8 remplies d’une …

Estimation : 400 - 500 EUR
Adjudication : 512 €
Description
Joris-Karl HUYSMANS (1848-1907). L.A.S., à un confrère ; 3 pages petit in-8 remplies d’une écriture serrée (trace de trombone rouillé p. 4).
Il le félicite pour sa « nouvelle absolument remarquable, nullement grisaille, […] et au contraire très-alerte et très-colorée ». Il critique un peu la fin, où « Il y a comme une hâte de finir. […] N’empêche qu’il y a là des tables de misérables, un groom surprenant de vie, et des goguenots admirables de vice – C’est une nouvelle, malheureusement, car vous pouviez en faire un roman, avec des développements et vous perdez du bien dont vous pouviez, avec votre étonnante justesse d’observation et votre vision si nette de l’extérieur, tirer un livre complet et beau – La seconde nouvelle est également très-ferme – votre Montmartre est d’un vrai paysagiste moderne – vos conversations sentent le pris sur le vif » ; mais il reproche la scène du fiacre : « Outre qu’une scène de cette sorte rappelle toujours celle de Madame Bovary, elle a en sus l’inconvénient de n’être pas vraie – Car, on n’enlève pas comme cela des pucelages en fiacre ! – C’est là, tenez, une chose pas faite, dans les modernes, qu’un dépucelage. Et les jupons, et tout le sacré arsenal, allez donc, avec des cahots qui déplacent en plus, tomber juste ! – Non, ici, vous n’avez pas gardé cette magnifique lucidité de toute la nouvelle, cohérente et aigüe ». Mais il a aimé le livre « par la langue curieuse, son épithète rare, son expression imagée et par la vie et la vérité intenses que vous avez su y mettre – aussi ça m’embête d’y trouver de petites tares – et c’est pour ça que je crie ! »…
Partager