Lot n° 197

Isidore ISOU. Manuscrit autographe, [Principes poétiques et musicaux du Mouvement Lettriste, …

Estimation : 1 500 - 2 000 EUR
Adjudication : 1 792 €
Description
Isidore ISOU. Manuscrit autographe, [Principes poétiques et musicaux du Mouvement Lettriste, 1946] ; 7 pages petit in-4 sur feuillets de cahier d’écolier (paginé 4-10, le début manque).

Important manifeste lettriste, qui paraîtra en tête du premier numéro de La Dictature Lettriste, Cahiers d’un nouveau régime artistique, en juillet 1946, où il sera signé collectivement de 24 noms.
Le début (après les 3 premières pages manquantes : page 4 et 5 lignes en haut de la p. 5) est rédigé à l’encre bleue par Gabriel POMERAND, qui a porté également quelques corrections au manuscrit d’Isou. « Russolo (futuriste italien) détruit ce que Satie n’a pas détruit, c’est-à-dire l’instrument musical, le dernier péché de la musique. Il apporte de nouveaux instruments qui créent d’autres sons : les crépiteurs, les hululeurs, les péteurs, etc. Le Lettrisme détruit l’instrument et fournit : la Voix Humaine. Non pas la voix qui chante, mais la voix dans sa nature même »…
Isou prend ensuite la plume, à l’encre noire (avec des corrections en bleu de Pomerand). « Aujourd’hui un noir qui crie et se lamente avec des sons impossibles à transcrire en écriture musicale habituelle est plus près de nos joies, plus important que l’orchestre […] Avec les 26 lettres et les voix humaines nous réussirons à créer des symphonies qui pourront surpasser ou toutefois atteindre les valeurs données par la musique. […] le travail lettriste avance déjà vers des conquêtes foudroyantes. Ce sont les lettres nouvelles, les lettres qui n’existent pas en tant que signes (étant donné que les mots ne les ont pas employé) mais qui restent des éléments structurels de la phonétique »... Etc
Et il conclut : « La réunion dans le même concept des deux arts (la musique – la poésie) est pleine de promesses. Comme, dans les temps antiques (les aèdes) les lettristes deviennent des chanteurs et des poètes à la fois On offre aux poètes la musique tant désirée et à la musique cette humanité des voix. Les poètes dirigeront leurs propres symphonies et les applaudissements et les huées seront le résultat direct d’un contact concret avec le public. Nous sommes certains que le nouveau terrain et l’appât de cette nouvelle Postérité attirera les efforts et les courageux. Nous les appelons à nous. Échappant à l’académisme actuel le lettrisme apporte à la poésie et à la musique leur droit de vivre un nouvel épanouissement ; échappatoire, vers des chances inédites. Et le lettrisme se réalisera, vainqueurs dans la Cité ».
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