Lot n° 83

Histoire d'Aladdin et de la lampe magique — [En première page du premier volume :] Collection coréenne composée sous la direction de Victor Segalen à Péking pour Georges Crès & Cie [...] à Paris, 1914. [À la fin du second volume :] Des presses

Estimation : 1000 - 1500 €
Description
UN DES 30 EXEMPLAIRES DE TETE NUMEROTES SUR GRAND PAPIER DE TRIBUT DE COREE (n° 9). CELEBRE CONTE DES MILLE ET UNE NUITS, dans la version française établie par le médecin et orientaliste Joseph-Charles Mardrus, originellement publiée de 1899 à 1904 dans la Revue blanche. BELLE IMPRESSION CHINOISE, DANS LA « COLLECTION COREENNE COMPOSEE SOUS LA DIRECTION DE VICTOR SEGALEN A PEKING ». Pour cette Histoire d'Aladdin, Victor Segalen ne reprit pas le principe du portefeuille chinois de Stèles, mais adopta un autre système commun en Chine, la « disposition [...] en pen [cahiers] cousus à marges à trois traits seulement. Avec, sur la tranche, le moiré du titre et le numérotage des tsiuan [volumes] ». Ce choix fut opéré à la suggestion de son ami Jean Lartigue, officier de marine qui l'accompagnait dans sa mission archéologie en Chine en 1914. 2 sceaux appliqués à la main, au cinabre : le premier, au titre, est la marque parlante de l'éditeur Georges Crès (cf. supra le n° 82). Le second sceau, sous la justification, est composé de caractères arabes. CALLIGRAPHIES ARABES GRAVEES SUR BOIS DANS LE TEXTE, en tête du titre général et de chaque chapitre. La « justification de l'édition », écrite par Segalen et imprimée à la fin du second volume, précise : « Sans doute, aucun des ornements de ce livre n'appartient à la bibliophilie chinoise proprement dite (à l'exception de la mise en page double et du gros onglet qui forme la moirure des tranches). Mais les caractères étrangers, les maximes arabes qui le décorent, ont été choisis et gravés à Péking par des calligraphes chinois auxquels ils étaient familiers : car les mahométans sujets de la Chine sont nombreux. La capitale compte trente-sept de leurs temples. Un de leurs prêtres, qu'ils appellent ici ''A-houng'' a bien voulu illustrer une histoire dont il n'ignorait aucun des chapitres. C'est ainsi qu'il a fait précéder le titre de grands caractères signifiant : ''Dieu éclaire le lieu où il est...'' – Le texte s'ouvre par un autre texte que l'on peut traduire : ''Le Savoir est le sol des Jardins du Ciel...''. Chacune des Nuits se précède du chiffre même de la Nuit. Enfin, le A-houng a reproduit, comme le plus saint des paraphes, le nom vénéré d'Allah dont l'élégante courbe n'est pas indigne des grands calligrammes, jetés d'un seul pinceau par les princes ou les Sages. Le sens vrai, le commentaire à ces lettres mahométanes, sont interdits au véritable lettré de la Chine. Car, malgré leurs sinuosités heureuses ces signes demeurent étrangers à la longue tradition du Style. Ils restent assez barbares, et ne sont admis ici que par relation traditionnelle avec l'histoire imprimée dans ce volume, et sous le couvert du prêtre d'Islam qui en reste seul répondant. » CET EXEMPLAIRE A FIGURE DANS L'EXPOSITION VICTOR SEGALEN TENUE A LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCE d'octobre à décembre 1999 (n° 102 du catalogue, avec reproduction). Joint, une calligraphie arabe gravée sur bois estampée sur un feuillet.
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