Lot n° 171

MONET CLAUDE (1840-1926). — 7 L.A.S. «Claude Monet», Giverny décembre 1890-janvier 1891, à Stéphane MALLARMÉ ; 4, 2, 4, 3, 1, 3, 1 ½ pages in-8, à l'encre violette, 6 enveloppes (encre un peu délavée avec décharges d'encre). — Sur ses...

Estimation : 4000 - 5000
Adjudication : 7 150 €
Description
démarches en faveur de son fils Jean, malade pendant son service militaire, pour lui obtenir un congé.
•16 décembre 1890. Son fils, qui a été «bien malade», est en congé de convalescence à Giverny, mais le congé expire le 2 janvier : «je voudrais arriver à ce qu'il ne retourne plus au régiment», en obtenant un congé renouvelable, «faveur qui ne peut être accordée que par le ministre de la guerre». Gabriel Hanotaux est intervenu auprès du général chef du corps d'armée dont dépend Jean, mais il faudrait agir auprès de Freycinet (premier ministre), «dont la seule intervention peut enlever la chose». Monet prie Mallarmé de faire intervenir son ami Henri Roujon... Il ajoute : «Je suis en plein travail dans les glaçons et la neige».

•Dimanche matin [21 décembre]. Hanotaux et Clemenceau ont vu Freycinet et le ministre ; «un mot directement adressé par le Maréchal Canrobert [qui avait été l'amant de Méry Laurent] ne peut que décider le succès»...

•24 décembre. Hanotaux et Clemenceau ont vu Freycinet : «tous deux m'ont informé que puisqu'on invoquait la raison de santé il était impossible d'accorder un congé sans que le jeune militaire passe devant la visite d'un médecin militaire» ; il insiste pour que le ministre reçoive bien la lettre du Maréchal le plus promptement possible... - 2e lettre. Après une démarche du peintre Jeanniot auprès du général de Guiney, le général accorde «une prolongation de congé de trois mois, à la condition que le sergent Monet consente à rendre ses galons [...]. Ces conditions sont inacceptables»... Il est urgent que le ministre reçoive la lettre du maréchal...

•27 décembre. Il vient à Paris pour quelques heures et voudrait rencontrer Mallarmé. 14 janvier 1891. Il fera un saut rapide à Paris, «voulant ratraper le temps perdu et peindre quelques effets d'hiver. Hélas le résultat attendu pour mon fils n'a pas été brillant», malgré de nombreuses démarches ; il n'a obtenu qu'un mois de prolongation de congé...

•16 janvier. La gendarmerie vient d'annoncer qu'une «prolongation de 3 mois» était accordée à son fils, «sans entraîner la remise de ses galons»...

7 L.A.S. "Claude Monet", Giverny December 1890-January 1891, to Stéphane MALLARMÉ ; 4, 2, 4, 3, 1, 3, 1 ½ pages in-8, in purple ink, 6 envelopes (ink a bit faded with ink discharges). — On his efforts on behalf of his son Jean, who was ill during his military service, to obtain a leave of absence. December 16, 1890. His son, who was "very ill", is on convalescent leave in Giverny, but the leave expires on January 2 : "I would like to ensure that he does not return to the regiment", by obtaining a renewable leave, "a favour which can only be granted by the Minister of War". Gabriel Hanotaux has intervened with the general in charge of the army corps on which Jean depends, but it would be necessary to act with Freycinet (the Prime Minister), "whose only intervention can remove the matter". Monet asks Mallarmé to get his friend Henri Roujon to intervene... He adds : "I am working in the middle of the ice and snow". — Sunday morning [December 21]. Hanotaux and Clemenceau saw Freycinet and the minister ; "a word directly addressed by Marshal Canrobert [who had been the lover of Méry Laurent] can only decide success"... December 24. Hanotaux and Clemenceau saw Freycinet : "both of them informed me that since health was invoked it was impossible to grant leave without the young soldier being visited by a military doctor" ; he insists that the Minister receive the letter from the Marshal as soon as possible... - 2nd letter. After an approach by the painter Jeanniot to General de Guiney, the General grants "an extension of three months' leave, on condition that Sergeant Monet agrees to return his stripes [...]. These conditions are unacceptable. It is urgent that the Minister receive the Marshal's letter... December 27. He comes to Paris for a few hours and would like to meet Mallarmé. 14 January 1891. He will make a quick trip to Paris, "wanting to make up for lost time and paint some winter effects. Alas, the expected result for my son was not brilliant", in spite of numerous steps ; he obtained only one month of extension of his leave... January 16. The gendarmerie has just announced that a "3 month extension" was granted to his son, "without entailing the handing over of his stripes"...
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