Lot n° 331

BAUDELAIRE Charles (1821-1867) — Lettre autographe signée à Julien LEMER. — Bruxelles, vendredi 23 février 1865 4 p. in-4, chemise de demi-maroquin à long grain lie-de-vin, étui bordé de même.

Estimation : 3 000 - 4 000 €
Adjudication : 4 810 €
Description
Quelques petites déchirures et manques avec perte de quelques mots, traces de pliures, restaurations du papier, étui défraîchi.

Lettre autographe signée de Charles Baudelaire à Julien Lemer, libraire et journaliste politique.
Le poète lui demande de s'occuper de ses affaires, car il se considère lui-même incompétent en la matière : «[...] pas seulement à cause de mon apathie ordinaire en ce qui concerne mes intérêts, mais aussi à cause d'une certaine timidité qui me fait renvoyer indéfiniment les affaires au lendemain [...].»

Il lui détaille les œuvres qu'il souhaiterait placer chez les éditeurs et libraires : «Je désire vendre quatre livres dont je vous envoie le sommaire :
Les Paradis artificiels (si mal édités il y a quelques années, qu'on peut les considérer comme un livre inédit. Je trouve le livre bon comme il est, je n'y ajouterai rien, je n'en retoucherai rien) ; Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains divisées en deux parties, ou deux volumes. Ceci n'est pas comme vous pourriez le croire, un paquet d'articles de journaux, bien que ces articles inconnus pour la plupart aient paru à de très longs intervalles, ils sont reliés entre eux par une pensée unique et systématique.
J'ai une assez vive envie de montrer ce que j'ai su faire en matière de critique. Enfin, le 4e Pauvre Belgique ! Un volume.
Celui-ci n'est pas terminé.»
Baudelaire évoque plus loin ses relations difficiles avec les éditeurs : «Michel Lévy m'en veut d'avoir cédé les Fleurs du Mal et le Spleen de Paris à Hetzel. Hetzel est de mauvaise humeur contre moi (et il en a le droit), parce que je ne lui ai pas encore livré Les Fleurs du Mal et Le Spleen de Paris, qui cependant sontfinis mais que je triture encore».

Malheureusement, Baudelaire ne rencontrera pas le succès en Belgique.
Au début de l'année 1866, il est rapatrié à Paris à cause de son état de santé. Il y décèdera le 31 août 1867.

— BIBLIOGRAPHIE Baudelaire, Lettres 1841-1866, Paris, 1906.
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