Lot n° 451

PROUST Marcel (1871-1922) — Lettre autographe signée, Paris [1911] ; 2 ½ pages in-12.

Estimation : 2 000 - 3 000 €
Adjudication : 3 163 €
Description
Proust tente de discuter l'achat d'actions et où la transaction devrait avoir lieu :
«M. Nahmias, que je prends la liberté de vous envoyer, m'a convaincu d'acheter mille Spassyz-Pappel aux conditions qu'il vous exposera si vous avez l'amabilité de le recevoir. Étant moi-même pire qu'ignorant du langage correct du marché boursier, je ne saurais pas comment le faire. Je crois qu'il sera plus simple si la transaction a lieu par le biais du Crédit Industriel. En tout cas, puisque le temps manque et que je ne serais pas ici demain, je vous envoie ci-joint les traites à conserver au cas où elles seraient nécessaires [à couvrir le montant de cet achat]». Il ajoute dans un postscriptum : «Il est préférable d'effectuer cette opération demain, sur le marché boursier de lundi. (Aujourd'hui, lorsque vous avez le mot)».

Dans sa lettre, Proust mentionne M. Nahmias, qu'il emploie comme secrétaire. Cependant, Albert Nahmias ne remplissait pas uniquement les fonctions de secrétaire, dactylographiant les manuscrits de Proust.

Au lieu de cela, il pariait et spéculait sur le marché boursier pour le compte de Proust avec sa confiance absolue, lequel éprouvait à son égard des sentiments amoureux. En effet, Proust était tellement épris de Nahmias qu'il lui écrit : «Que ne puis je changer de sexe, de visage et d'âge, prendre l'aspect d'une jeune et jolie femme pour vous embrasser de tout mon coeur» (White, Marcel Proust : Une vie).
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